Brest
Après plusieurs longues heures de train nous avons enfin eu le plaisir de boire une bière et de manger des frites en bas de la rue de Siam. La ville de Brest n’est pas très touristique, les prix y sont assez bas. C’est aussi assez calme (ah ce silence, la nuit !), parfait pour se reposer.
La photo avec un marin sur le port. |
La ville s'est créée il y a plusieurs siècles, à l'endroit où la Penfeld se jette dans la mer.
L'Armée s'y est installée y a bien longtemps déjà (ah Richelieu et surtout Vauban, notre chouchou !) et le plan actuel des rues du centre reprend celui du XVIIe siècle.
(c'est pas pittoresque !)
Comme à Toulon, le bagne y est installé en 1748, pour être fermé seulement au XIXe siècle, avec la création des bagnes coloniaux. Au XVIIIe siècle, les chantiers navals de Brest se sont illustrés par leur capacité remarquable à construire les bateaux qui ont servi contre l'Angleterre pour la Guerre d'indépendance américaine (la France a remporté de grandes batailles navales à cette époque).
C'est au XIXe siècle que l'Armée commence véritablement à grignoter le territoire de la ville : aujourd'hui on a vraiment l'impression que la ville de Brest est construite dans les interstices qu'a bien voulu lui laisser l'Armée. La fin du service militaire a conduit au départ d’une partie de la population, ce qui se ressent dans certains quartiers où les logements manquent d’entretien et d’habitants, tout comme de vie – c’est que les ingénieurs de Naval Groupe sont plus « maison individuelle jardin » qu’appartement dans le centre.
Brest fut abondamment bombardé par les Allemands puis par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, et reconstruit rapidement après-guerre.
C'est aussi un port de commerce, principalement tourné vers l’exportation des produits issus de l’industrie intensive du cochon (la Bretagne comptant plus de cochons que d’humains) et, je crois, du poulet, ce qui a justifié la mise au point de toute une filière logistique frigorifique (c’est le chapitre « vie de nos campagnes et autosuffisance alimentaire »).
Avec tout cela, la mer y est majoritairement inaccessible, mais visible d’absolument partout, ce qui est plutôt plaisant pour le regard. Il est agréable de marcher dans les artères larges et bien aérées, le long du tramway, de prendre le téléphérique afin de se faire une idée du profil de la ville, même s’il n’y a pas tant de choses à y voir.
L’église Saint-Louis est très belle, avec ses murs de pierre ocre et son clocher en béton armé. Elle est due aux architectes Yves Michel et Jean Lacaille et a été construite entre 1953 et 1958.
Elle est bâtie sur les restes de l'église précédente, ce qui explique sa position surélevée. Les vitraux reçoivent donc une lumière abondante.
La nef principale bien éclairée. Et un bas-côté, impressionnant !
Maître autel et calvaire par Philippe Kaeppelin, or et rouge. Et un confessionnal deux places, très design des années 50 avec ses arrondis et ses panneaux de bois.
Chapelle du Saint-Sacrement : tapisserie de Jean Olin au-dessus de l'autel de Philippe Kaeppelin (on vous a déjà parlé du renouveau de la tapisserie française après guerre). Baptistère : vitraux bleus et jaunes de Léon Zack. Dans la nef, les vitraux sont de Maurice Rocher.
Et qu'est-ce qu'on peut voir quand on est touriste à Brest ?
Nous avons déambulé rue de Siam ( dont le nom commémore la grande ambassade envoyée par le royaume de Siam auprès de Louis XIV).
Le musée des beaux-arts est malheureusement fermé pour travaux.
Le château abrite le musée national de la Marine, qui est vraiment très bien.
On peut faire les courses aux halles Saint-Martin et acheter des fraises de Plougastel (des vraies, pas des industrielles), du gâteau breton, des crêpes, du miel de sarrasin, etc.
Le téléphérique permet d’enjamber la Penfeld et de se balader dans le quartier de Recouvrance.
Nous n’avons pas visité Océanopolis (grands aquariums), mais Alexandra de Je lis, je blogue semble avoir aimé.
En revanche nous avons apprécié notre visite du Conservatoire botanique national, qui abrite des milliers de plantes disparues à l’état sauvage ou sur le point de l’être. C’est un agréable lieu de promenade et gratuit (seule l'entrée des serres est payante).
Nous ne sommes pas allées à la fondation Leclerc de Landerneau, mais Sandrine a très bien présenté l’expo du moment consacrée aux animaux.
Nous n'avons pas vu voir les enclos paroissiaux, objets patrimoniaux majeurs que l'on trouve autour de Brest et de Morlaix, car ils sont majoritairement inaccessibles en transport en commun alors même qu'une ligne de train régionale traverse plusieurs villages : il suffirait que la Région décide que le train s'y arrête (ne parlons pas de navettes en bus).
Nous avons beaucoup apprécié le calme de la ville, grand contraste avec Marseille, et on s’est émerveillé devant les rubans de brume matinale (je conçois que l’on puisse s’en lasser).
Dans les semaines suivantes je vous proposerai trois balades au départ de Brest.
Le billet introductif est ici.
Avec deux semaines d'avance, je propose ce billet touristique pour ouvrir l'automne urbain d'Athalie et d'Ingannmic, Sous les pavés, les pages.
ADDENDUM : Vous avez tous la librairie Dialogues à la bouche, donc je vous rassure : oui, on y a été. Difficile de la louper, c'est une des rares attractions de la rue de Siam. Rien acheté pour ma part, pas de lecture pendant les vacances !
Aaaah la Bretagne, t'a pas intérêt à critiquer! Et la librairie dialogues, alors? J'aime bien ton regard de marseillaise. Si tu veux du militaire, tu as Lorient, très sympa, dans le Morbihan, et là tu peux te déplacer en bateau vers les iles et presqu'iles, très chic.
RépondreSupprimerOui on a été à Dialogues.
SupprimerJe ne connais pas Lorient. Notre point de comparaison était plutôt Toulon, où l'emprise de l'armée n'est pas aussi forte sur la ville. Je note pour une prochaine fois.
Moi qui ai parcouru la Bretagne du nord au sud, je ne suis jamais allée à Brest... Je crois que c'est parce que je préfère randonner sur les sentiers des douaniers que sur les trottoirs.. ce qui ne m'empêche pas de conserver précieusement ton lien pour nos lectures urbaines !
RépondreSupprimerOn a fait pas mal de sentiers, je te rassure, mais le camp de base était urbain (on se déplace en transports en commun). Il faut dire que j'aime alterner nature et ville.
SupprimerEvidemment, je ne peux que sourire à ton évocation de la ville. Chez nous, on dit qu'il n'y a que les brestois qui peuvent aimer Brest ...
RépondreSupprimerC'est quand même dommage pour les enclos paroissiaux, ils sont très émouvants !
Il y a les Toulonnais aussi !
SupprimerJe reviendrai quand les musées des beaux-arts seront rouverts et que les enclos paroissiaux seront visibles sans voiture !
Je savais que la ville avait été détruite pendant la guerre puis reconstruire. Je dois dire que cela ne m'incitait pas forcément à la visiter mais ton billet me fait changer d'avis
RépondreSupprimerC'est loin d'être aussi réussi qu'au Havre, c'est sûr. Une balade d'une journée, avec visite d'un musée, et c'est très agréable.
Supprimerj'ai adoré le Conservatoire Botanique. Il faudrait que j'y retourne; nous étions passées par un jour de pluie et de grand vent qui s'engouffrait dans les rues reconstruites en ciment
RépondreSupprimerJ'avoue qu'en 10 jours nous n'avons pas eu une goutte d'eau.
Supprimerje connais pas mal de coins de Bretagne, mais pas Brest, à découvrir!
RépondreSupprimerPour une journée de balade, c'est très agréable.
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