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jeudi 20 juin 2024

Les auteurs scandinaves font alors entrer le Nord pleinement dans la lumière des sources.

 


 

Lucie Malbos, Le Monde Viking. Portraits de femmes et d’hommes de l’ancienne Scandinavie, 2022, édité chez Tallandier.

 

Les Vikings, ça vous dit quelque chose, tout en sachant que ce sont sûrement des clichés. Vous aimeriez en savoir davantage, sans vous fouler. Voilà, ce livre est fait pour vous.

Malbos raconte ces gens qui peuplaient la Scandinavie il y a longtemps, avant le Moyen Âge, cultivateurs et éleveurs, marchands et pirates, navigateurs, polythéistes et puis chrétiens. Elle s’appuie sur les textes des auteurs chrétiens occidentaux, sur les textes des sagas islandaises, sur les archives diplomatiques des royaumes de la région en train de se constituer, sur des textes écrits dans les monastères et sur l’archéologie. Pour ma part, grande adepte des documentaires archéologiques d’Arte, je ne suis pas tombée des nues, mais j’ai apprécié la clarté de la présentation et la prudence dans l’interprétation.


Son installation en terre normande semble s’effectuer de façon assez pacifique : les sources ne comportent pas la moindre trace de conflit entre la population locale et les nouveaux arrivants, peut-être parce qu’ils ne sont pas si « nouveaux » que cela. La bonne connaissance qu’a ce chef viking des rouages et des failles du monde franc montre qu’il ne découvre pas cette société en 911 : il n’est pas impossible même qu’il soit installé dans la région de Rouen depuis les années 880.


Nous avons donc le portrait : d’un des premiers rois des Danois qui aurait tenu tête à Charlemagne ; des femmes inhumées dans un bateau dans une sépulture magnifique, des chrétiennes de Birka, un pilleur terrifiant qui a sévi sur les bords de Loire et en Italie, une petite fille, Harald à la Belle Chevelure, une femme enterrée avec des armes, Rollon, Harald à la dent bleue, Éric le Rouge et sa famille au Groenland et à Terre-Neuve, un esclave, une riche veuve…


Une stèle du VIIIe siècle, Suède.

 

Mais l’activité dont il est le plus fier, c’est son élevage de rennes : alors qu’il ne possède que « vingt têtes de bétail, vingt moutons et vingt porcs », il ne compte pas moins de six cents rennes domestiqués. Ces bêtes peuvent tirer les traîneaux, fournir de la viande et leur ramure est la matière première utilisée en tabletterie pour fabriquer des pièces de jeu ou des peignes.

 

Le coup de force de Harald, qui s’exprime si magistralement sur cette œuvre, est d’être parvenu à intégrer le monde chrétien sans renier ses racines ancestrales (et donc païennes) ; raison pour laquelle la christianisation des Danois n’a visiblement pas soulevé trop de résistances.

 

Un très bon livre de vulgarisation !

 

Sur le blog

Saga de Hávardr de l’Ísafjördr 

Saga d’Oddr aux Flèches 

 

 

4 commentaires:

  1. Aaaaah! Figure toi que je suis dans un autre livre, mais qui parle un peu de vikings, dans leurs explorations et particulièrement des femmes.

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  2. Je note la référence j'ai quelques livres sur les Vikings et c'est vrai que c'est un monde que l'on a moins investigué que le monde romain par exemple
    Le nord me fascine toujours alors c'est noté

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  3. J'aime bien les documentaires sur Arte (et aussi sur la chaîne parlementaire). J'en ai vu un, il y a quelques mois sur la "Sicile normandes" et je dois dire que certains préjugés y sont battus en brèche.

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  4. @Keisha : j'attends de voir ça.

    @Dominique : celui-ci est très facile à lire, en plus, je pense qu'il pourrait être bien pour un grand ado intéressé par l'histoire.

    @JeLis : c'est un sujet classique, mais plus tardif que celui qui est évoqué dans le livre.

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