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mardi 22 octobre 2024

Nous avons roulé une partie du trajet sur les grosses pierres des anciennes chaussées toscanes.

 

 

Joseph (pour les dessins) et Elizabeth (pour le texte) Pennell, L’Italie à vélocipède (titre original : Two Pilgrims’ Progress; from fair Florence to the eternal city of Rome), parution originale 1887, traduit de l’américain par Matthieu Mas, édité en France par La Fosse aux ours.

 

De Florence à Rome en tandem ? C’est parti. Mais attention, c’est un tandem de la fin du XIXe siècle, assez différent de ce que l’on connaît, alors que la fabrication de ce genre d’engins n’est pas encore normée. Et malgré l’état des routes (trop en pente, ou trop rocailleuses, ou trop sableuses pour pouvoir pédaler), nos deux héros apprécient fortement ce voyage.

C’est un plaisir de lire ce petit livre, comme une échappée dans la campagne italienne. Les Pennell suscitent une attention démesurée avec leur drôle d’engin, mais ils avancent rapidement de ville en ville et d’auberge en auberge, leurs affaires dans les porte-bagages. Ce sont des voyageurs sympathiques, pas grincheux, plein d’humour anglais et d’esprit. On aurait presque envie de boire le café avec eux.

Le récit de l’arrivée à Rome est très amusant.

 

Les femmes, tout en tressant la paille des gerbes ocre accrochées à leur taille, et les enfants, nous acclamaient. Les boulangers torses nus, leurs mains blanches de farine, les barbiers, rasoir à la main, des hommes, le visage à moitié rasé et encore plein d’écume de savon, et d’autres avec des verres de vin aux lèvres, se précipitaient pour regarder la nouvelle lubie de ces étrangers, car notre machine était le premier tandem à trois roues jamais vu en Italie.


J’ai été attirée par Elizaebeth Pennell, car elle a écrit un texte sur un voyage en Italie, dans les pas de celui de Laurence Sterne. Malheureusement il ne semble pas avoir été traduit. Par ailleurs, elle a également été critique gastronomique et collectionneuse de livres de cuisine (plus de 1000 volumes ! dont la plupart se trouvent aujourd’hui à la Bibliothèque du Congrès). Le couple Pennell a été critique d’art (une biographie de Whistler est à leur actif).

Quel engin !
 


Peu après, en traversant la place du marché, nous avons remarqué à l’extrémité d’une longue rangée d’étals des femmes debout qui portaient des paniers d’œufs, tandis que, tout autour, d’autres femmes, et parfois des hommes, vendaient leurs fruits et légumes assis confortablement sur leurs petits tabourets. De l’autre côté de la Porta Romana, tandis que le soleil inondait Pérouse de ses rayons éclatants, une épaisse brume blanche recouvrait la vallée, qui ressemblait à un grand lac bordé par les montagnes.

 

Une étape dans la quinzaine italienne d’Eimelle.



 

12 commentaires:

  1. Lecture originale pour un voyage qui l'est tout autant pour l'époque !

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  2. j'ai lu ce livre il y a des années, à l'époque il était édité par La fosse aux ours un éditeur lyonnais que j'aimais beaucoup

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  3. Lu aussi, en 2017 sur mon blog, bon souvenir.

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  4. J'aime beaucoup ce genre de lecture de voyage (avec un moyen de locomotion original pour l'époque et sans doute un peu casse-cou) et un brin d'humour en anglais en prime

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    1. C’est une lecture détente au milieu de titres plus lourd.

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  5. Cela fait envie : le livre et la toscane

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  6. Un temps où les visiteurs étaient rares et où les Italiens avaient le temps de nouer des liens avec eux. Ce doit être plaisant à lire !

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    1. Oh ils sont déjà habitués aux touristes anglais et américains - mais pas sur ce drôle d'engin !

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