Ascher Fellig (1899-1968) dit Weegee est un photographe américain.
Né en Galicie dans une famille juive, immigré à New York, il a photographié sa ville de prédilection, ses crimes, sa population, ses flics, mais aussi les studios d’Hollywood.
J'ai visité au mois de mai une exposition qui lui était consacrée, mais j'ai aussi lu son autobiographie, Weegee par Weegee (traduit de l’anglais par Myriam Anderson, parution originale 1961, édité en France par La Table ronde).
C'est le récit plein d’énergie d’un self-made-man depuis la naissance en Autriche, l’enfance pauvre à New York et puis l’ascension, jusqu’à Hollywood, du photographe star. C’est le récit d’une époque qui est profondément datée et d’un homme qui se vante beaucoup, mais qui a révolutionné la photo, qui photographie les pauvres et les stars, et qui n’a pas eu de vie en dehors de la photo.
Ma machine à écrire est cassée. Je n’ai pas de dictionnaire, et je n’ai jamais prétendu avoir le moindre sens de l’orthographe, mais si Shakespeare, Balzac et Dostoïevski y sont arrivés à la dure – à la main – pourquoi pas moi ?
Weegee devant sa machine à écrire installée dans le coffre d'une Chevrolet (NY 1943)
Weegee fut le photographe du crime, des criminels, des tués et de la police. Il louait une chambre derrière le commissariat et avait sa radio branché sur la fréquence de la police (avec son autorisation). Sa voiture était son bureau et son appartement : machine à écrire, appareils photo et tout le nécessaire (les cigares ne devaient pas manquer).
Meurtre à Hell's Kitchen (NY 1941)
C'est le genre de photo qui a fait sa célébrité. Premier sur les lieux, hop photo, puis premier dans les rédactions avec ses clichés.
On l'a accusé de voyeurisme et d'avoir participé à l'essor des tabloïds et de jouer sur le sensationnalisme.
C’était l’East Side des années 1920, avec sa maison de jeux de Grand Street, son centre d’hébergement de Henry Street, sa maison des jeunes, ses écoles de musique, ses synagogues, et ses bordels. J’aimais et je fréquentais tous ces endroits.
Je ne connaissais pas le photographe des criminels. Merci pour cette découverte originale
RépondreSupprimerIl a aussi photographié les stars, mais c'est moins spécifique comme sujet.
Supprimermerci à toi de nous faire connaitre ce photographe qui a l'air de la génération de Dorothea Lange
RépondreSupprimerBien vu, c'est vrai que les dates sont assez proches.
SupprimerBon le style n'a rien à voir en revanche.
je ne connaissais pas mais tu m'intrigues. Je vais creuser de ce côté-là
RépondreSupprimerAh tu as loupé l'expo de l'année dernière ? Plus qu'à attendre une prochaine.
SupprimerOui bien éloigné de Dorothea Lange. Difficile de les comparer même si je préfère Dorothea Lange !
RépondreSupprimerPas grand-chose à voir, mais c'est d'autant plus intéressant de noter leur concomitance.
SupprimerJe n'ai pas vu cette expo, mais celle de 2007 au musée Maillol (ce qui ne me rajeunit pas!). J'ai oscillé entre agacement devant la fascination et la mise en scène du crime, et l'admiration devant ces portraits de la société américaine de l'époque. Et quel noir et blanc, magnifique !
RépondreSupprimerJe comprends ta réaction. C'est très réussi et en même temps... pfff... mais un sacré photographe !
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