La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mardi 24 juin 2025

La silhouette d’un Turinois absorbé dans de plaintives réflexions turinoises et déjà menacé d’excentricité.

 

Fruttero et Lucentini, La Femme du dimanche, parution originale 1972, traduit de l’italien par Philippe Jaccottet.

On est à Turin et tout commence un mardi, en juin, avec l’architecte Garrone qui doit être assassiné à la fin de la journée. Et ensuite, c’est l’enquête, jusqu’au dimanche après-midi.

Il avait été un demi-personnage dans une ville à demi-provinciale, l’un de ces innombrables demi-rôles, sous-héros, infra-caractères qui rôdent, à couvert, Dieu sait où, et, à découvert, d’avant-premières en conférences, d’expositions en ciné-clubs, en commissions artistiques ou culturelles… à qui l’on ne peut manquer de se heurter un jour ou l’autre, comme à ces statues de vagues ducs et princes de Savoie éparses dans toute la ville.

Ce Garrone est un être médiocre, intermédiaire, pique-assiette, mais son meurtre permet à l’enquête de se dérouler dans des milieux assez divers. On fait appel au commissaire Santamaria pour approcher cette société de riches turinois, dont les codes sont si différents de ceux des gens normaux et des gens habituellement fréquentés par la police.

Petit point de départ : la société a considérablement changé depuis la fin des années 60, même celle des très riches, et j’ai eu, au début, un peu de mal à prendre au sérieux ces gens dont je comprends mal les allusions et les poses et les sous-entendus. Roman considérablement daté ? Oui, sans doute, mais roman qui dresse avec humour le portrait de la ville de Turin et de ses habitants. Il y a la belle et séduisante Anna Carla, un galeriste d’art ancien, des dames de la bonne société, un couple d’hommes, mais tout peut rapidement basculer dans le grotesque avec l’apparition d’un entrepreneur en monuments funéraires qui commercialise aussi des objets… « particuliers »… pour « amateurs » ou avec cette plongée dans la bureaucratie italienne la plus opaque.

Laborieusement, à l’économie, en blanc et noir 16 mm, Massimo entreprit de résumer son après-midi à la Questure. Il omit les détails préliminaires, élimina la couleur locale, affadit le personnage du commissaire. Et glissa, tout à la fin, comme une conclusion banale attendue, le fait qu’il ne s’agissait pas d’un accident de voiture, mais…

Dans les rues de Turin, novembre 2023.


À cette époque (je vous dis que c’est une autre époque), Turin est une ville grise et uniforme, envahi par les voitu… par les Fiat et par les cigarettes (on y fume plus que chez Chandler, je crois), mais surtout, selon ses habitants, par les « méridio », les méridionaux, les gens de Naples et de Sicile – ce sont pourtant eux qui, attentifs à tous les détails, résoudront l’affaire, des plus sordides. Parce que le commissaire Santamaria et ses collègues ne sont pas dupes et sont tout à fait fins, eux aussi. Finalement, j’ai dévoré le roman avec grand plaisir.

J’ai aussi apprécié la construction du livre. Organisation par journée, alternance de points de vue, avec prédominance de celui du commissaire, et des passages avec un découpage très cinématographique, avec un enchaînement très rapide de l’action. L’ensemble est dynamique et est agencé avec intelligence et beaucoup d'humour.

Depuis le temps qu’il y habitait, le commissaire savait que la monotonie proverbiale de la ville est une invention d’observateur superficiels, ou plutôt un masque qui trompe l’ingénu ou l’impatient, comme le mimétisme d’une bête aux aguets. Sous des apparences de clarté, de franc jeu, Turin est une ville pour connaisseurs. Il y a – pensa le commissaire en considérant la rue immanquablement rectiligne à perte de vue –, il y a sinistre et sinistre.

Le roman a été adapté en film par Luigi Comencini.

Fruttero et Lucentini, F&L, est un binôme d’auteurs composé de Carlo Fruttero et de Franco Lucentini. Du duo j'ai également lu Ce qu'a vu le vent d'ouest, mais je n'en garde aucun souvenir.

J’ai commis des billets touristiques enthousiastes sur Turin, qui ne ressemble pas du tout (plus du tout) à la ville décrite dans le roman.



samedi 21 juin 2025

Château de Valençay

 

Le château de Valençay fait partie des lieux ultra-connus.

L'architecture actuelle a été bâtie entre le XVIe et XVIIIe siècles. C'est en 1803 que le château est acquis par son propriétaire le plus connu, j'ai nommé Talleyrand, qui avait besoin d'une belle demeure pour soigner sa diplomatie. Le mobilier Directoire date donc de cette époque. Talleyrand s'installe là et finance également certains équipements pour le bien commun (clocher de l'église, filature, cimetière, école pour enfants pauvres...).

La famille royale espagnole y est restée en exil de 1808 à 1813. Un théâtre à l'italienne est aménagé dans le jardin pour divertir la cour.

C'est grâce aux dames de la cour d'Espagne que le château possède ce magnifique ensemble de sièges puisque ce sont elles qui les ont brodés. J'ai visité deux fois le château, mais le seul souvenir que je conservais de ma première visite, c'étaient ces sièges !

Faut avouer que ce sont des merveilles. Les motifs sont hérités des herbiers et albums d'histoire naturelle, très soignés, avec des couleurs harmonieuses.

La château de Valençay fut un des dépôts pour les œuvres du Louvre pendant la Seconde guerre mondiale. Il a notamment abrité la Vénus de Milo.

J'ai visité deux fois le château. La première, au XXe siècle, avec mes parents. Je garde le souvenir uniquement des fauteuils brodés. La seconde en mai 2024, avec une amie, et la visite a été marquée par la présence de magnifiques chevaux ! Désolée Talleyrand, mais il faut savoir rendre au cheval ce qui lui appartient.

Tout d'abord Olympe, poulaine née dans la nuit qui a précédé notre visite. Elle a moins de 24 heures sur ces photos.

Regardez comme ils sont beaux !




Voilà, billet hautement culturel cette semaine. Je précise quand même que Valençay est terre de vin et de fromage de chèvre. Et qu'il y une gare classée aux Monuments historiques.
Je l'ai visité avec une amie qui peut témoigner que c'est à la boutique du château que j'ai trouvé l'étonnant livre de Rick Bass où il fait la cuisine à ses amis écrivains préférés.

Si vous êtes en villégiature dans la région : église Notre-Dame-la-Blanche à Selles-sur-Cher ; le canal de Berry.
La semaine prochaine, un château beaucoup moins connu.


jeudi 19 juin 2025

Les Martiens leur retournèrent leurs regards durant un long, long moment de silence dans les rides de l’eau.

 

Ray Bradbury, Chroniques martiennes, première publication 1950, traduit de l’américain par Jacques Chambon et Henri Robillot pour Denoël.

Tout commence en janvier 2030* dans l’Ohio. Une fusée s’apprête à décoller pour Mars et embrase l’atmosphère. C’est l’été en plein hiver.

Dans une suite de courts textes, tout à la fois indépendants les uns les autres et formant un récit cohérent, sont racontés l’échec des premières expéditions, le choc microbiologique qui tue les Martiens, l’arrivée progressive des Terriens, animés par différents états d’esprit, la guerre sur Terre, l’évolution des deux planètes…

Dans les galeries de pierre, les gens formaient des groupes et des grappes qui se glissaient dans les ombres au milieu des collines bleues. Une douce clarté tombaient des étoiles et des deux lunes luminescentes de Mars. Au-delà de l’amphithéâtre, dans de lointaines ténèbres, se nichaient de petites agglomérations et des villas ; des eaux argentées s’étalaient en nappes immobiles et les canaux scintillaient d’un horizon à l’autre. C’était un soir d’été dans toute la paix et la clémence de la planète Mars.

C’est extrêmement brillant. Le lecteur ne perçoit pas immédiatement le lien entre les différents textes et comprend progressivement qu’il ne s’agit pas d’une suite d’instantanés, mais d’un tout cohérent. Seulement tout ne sera pas raconté et on ne saura pas ce que deviennent la plupart des personnages. À chaque fois, le lecteur en sait donc un peu plus et un peu moins que les personnages. Nous nous attachons à une famille, puis à une autre, et retrouvons des points connus. Des tranches de vie de personnes anonymes et de familles ordinaires se succèdent.

Le récit semble reprendre un à un tous les moments de l’histoire américaine : le génocide par la varicelle, l’appropriation des terres, l’exil par delà les océans et l’espace, les pionniers, le départ des noirs des états du sud, le matérialisme… tout en racontant qu’une autre histoire est possible, aurait été possible. Les pères missionnaires laissent en paix les Martiens survivants, un homme sème des arbres… À ce titre, ce roman de science-fiction constitue aussi une satire politique, comme bien d’autres. Il n’est d’ailleurs pas dépourvu d’humour, notamment avec ce revival martien de la chute de la maison Usher.

Et les Martiens dans tout ça ? Mystérieuse présence puis absence, c’est en reliant toutes les informations glanées au fil des textes que l’on reconstitue leur existence, très ancienne (respectant à fond les stéréotypes masculins/féminins des années 50). Chacune de leurs rares apparitions trouble l’atmosphère et lui donne une profondeur inégalée. C’est une habileté de n’avoir pas cherché à davantage caractériser. Ces êtres apportent à ce roman de SF une tonalité mélancolique tout à fait particulière.

Météorite d'Ahumada (Mexique), 4,6 milliards d'année, MHN

Elles partaient pour ne jamais revenir, si ça se trouvait. Elles quittaient la ville d’Indépendance, dans l’État du Missouri, sur le continent nord-américain, baigné d’un côté par l’océan Atlantique et de l’autre par le Pacifique, et rien de tout cela ne pouvait prendre place dans leurs valises. Elles s’étaient dérobées à cette ultime vérité.

Il sentait souffler un vent froid et il avait peur de se retourner. Il percevait une présence derrière lui, aussi vaporeuse que l’air que l’on souffle dans le froid du matin, aussi bleue qu’un feu de bois au crépuscule, quelque chose comme de la dentelle blanche d’autrefois, comme une averse de neige, comme la gelée blanche, en hiver, sur la laîche cassante.

* Les Chroniques martiennes constituent un magnifique exemple de l’importance des conditions de réception des œuvres littéraires. Pour le détail, je vous renvoie à la page Wikipedia, vous y verrez le recueil se rassembler progressivement (puisque les textes sont d’abord parus de façon séparée) et les années du « futur » s’éloigner au fur et à mesure.

De Bradbury, j'ai aussi lu L'Homme illustré.

Troisième participation au défi Objectif SF de Sandrine (que je poursuis dans la catégorie "classique" - on ne se refait pas).




mardi 17 juin 2025

Un Anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier.

 

J. R. R. Tolkien, Le Seigneur des anneaux, parution originale 1955, traduit de l'anglais par Francis Ledoux pour l'édition de Christian Bourgois.

Vous connaissez l'histoire : celle d'une quête, qui est aussi un roman de découverte, d'apprentissage et d'aventure, où différentes espèces humaines s'unissent (ou pas) pour lutter contre un mal noir. Frodon le Hobbit doit détruire l'anneau de pouvoir synonyme d'asservissement et de destruction, dans une terre dévastée par la guerre, mais où les alliés surgissent – on est il y a très longtemps.

Nous allons effectuer une chasse qui fera l'étonnement des Trois Races apparentées : Elfes, Nains et Hommes. Sus, les Trois Chasseurs !

C'était une relecture, que j'envisageais depuis longtemps. Les longues heures de train jusqu'à Venise ont constitué la bonne occasion (un roman de voyage et de découverte, après tout). La visite de l'exposition Tolkien à la BNF en 2019 et la lecture du catalogue d'exposition m'en avaient donné envie. Mieux que la première fois, j'ai pu mesuré certains aspects que j'avais un peu négligés.

Tolkien raconte une histoire tout en présentant un monde, une double contrainte à laquelle font face d'inégale façon les auteurs de SF et de fantasy. Raconter une histoire, c'est-à-dire des péripéties, des personnages, des retournements de situation. Il y parvient notamment par l'alternance des points de vue, entre celui de la guerre contre Sauron et celui des Hobbits gravissant la montagne. Présenter un monde, c'est-à-dire les légendes et généalogies des uns et des autres, avec une abondance de noms propres, que l'on aura tendance à passer ou survoler comme non nécessaires à l'action. Le double défi est plus ou moins réussi selon les passages (coucou, ma grande sœur, qui n'a jamais réussi à sortir de la forêt, je crois). Il faut accepter de se prendre au jeu de ce qui mime une épopée à l'ancienne.

Quelque chose d'étrange est à l'oeuvre dans ce pays. Je me méfie du silence. Je me méfie même de la Lune pâle. Les étoiles sont faibles, et je suis fatigué comme je l'ai rarement été, fatigué comme aucun Rôdeur ne devrait l'être avec une piste claire à suivre.

Le début, consacré aux us et coutumes des Hobbits, ainsi qu'à une présentation des archives ayant servi à l'élaboration du roman, peut être particulièrement déroutant – mais Tolkien s'inspire de son travail d'érudit et d'éditeur de manuscrits anciens. C'est en tout cas une originalité et une audace, qui suggère combien l'auteur en a encore sous le coude.

- Toujours après une défaite et un répit, l'Ombre prend une autre forme et croît de nouveau.

- J'aurais bien voulu que cela n'eût pas à se passer de mon temps, dit Frodon.
- Moi aussi, dit Gandalf, comme tous ceux qui vivent pour voir de tels temps. Mais la décision ne leur appartient pas. Tout ce que nous avons à décider, c'est ce que nous devons faire du temps qui nous est donné. Et déjà, Frodon, notre temps commence à paraître noir.
Est-il utile de préciser que Tolkien écrit principalement pendant les années 1930-40 ?

Il y a aussi les poèmes et les chansons que récitent les personnages, qu'ils soient transmis par la tradition ou improvisés. Je me souviens les avoir passés en soupirant à ma première lecture, mais là, j'y ai été plus attentive. Je suis frappée par le thème de la nostalgie qui est omniprésent : regret du passé, de ceux qui sont partis en exil, de ceux qui savent qu'un jour ils partiront en exil... De fait, les héros sont destinés à se séparer et à ne plus se revoir. De même, après la disparition du mal, ils ne retrouveront pas leur terre telle qu'ils l'avaient laissée ; elle aura, elle aussi, souffert et subi les épreuves du temps. Cette nostalgie omniprésente donne à cette grande aventure toute sa poésie.

Où sont maintenant le cheval et le cavalier ? Où est le cor qui sonnait ?

Où sont le heaume et le haubert, et les brillants cheveux flottants ?
Où sont la main sur la corde de la harpe, et le grand feu rougeoyant ?
Où sont le printemps et la moisson et le blé haut croissant ?
Ils ont passé comme la pluie sur la montagne, comme un vent dans les prairies.
Les jours sont descendus à l'ouest dans l'ombre derrière les collines.

Cela reste un roman viril. Les hommes chevauchent, se battent, gouvernent et se retrouvent dans les auberges – il faut vraiment être une femme exceptionnelle pour y avoir droit.

Je dois dire que l'imaginaire de Tolkien est assez kitsch, avec des rois nobles et beaux, et leurs pierres magiques, et leurs épées scintillantes, et tout leur costume chamarré (je pense à la peinture préraphaélite et à son goût pour le joli Moyen Âge). Cela peut nous faire sourire. Il y a ainsi un navire en forme de cygne ou une couronne avec des ailes faites de perles.
Rossetti, Leg de Saint George, verre 1862 V&A



Mais ce n'est pas votre propre Comté, dit Gidor. D'autres ont résidé ici avant que les Hobbits n'existassent ; et d'autres y résideront de nouveau quand les Hobbits ne seront plus. Le vaste monde vous entoure de tous côtés : vous pouvez vous enclore, mais vous ne pouvez éternellement le tenir en dehors de vos clôtures.
De fait, si l'on a souvent en tête l'image d'une Comté idyllique, avec ses petits cottages bien cultivés, il s'agit d'une illusion et les Hobbits risquent d'être violemment réveillés s'ils n'y prennent pas gare. Chacun doit avoir vaguement conscience que rien n'est éternel.

Les Hobbits entendirent parler des Grands Galgals et des tertres verts, des cercles de pierres sur les collines et dans les creux parmi les hauteurs. Les moutons bêlaient en troupeaux. Des murs verts et des murs blancs se dressaient. Il y avait des forteresses sur les Hauts. Des rois de petits royaumes se battaient entre eux, et le jeune soleil brillait comme du feu sur le métal rouge de leurs neuves et avides épées. Il y avait des victoires et des défaites ; et des tours tombaient, des forteresses étaient incendiées et des flammes montaient dans le ciel. De l'or était entassé sur les catafalques des reines et des rois morts ; et des tertres les recouvraient et les portes de pierre étaient closes ; et l'herbe poussait sur le tout. Des moutons s'avancèrent un moment, mais bientôt les collines furent de nouveau vides.
Si ce n'est pas une esthétique des ruines, ça ! S'agit-il du lointain passé et des ruines des civilisations ou de l'avenir ou d'une vision poétique ? Les moutons reviennent sur les champs de bataille et les nuages viennent obscurcir le soleil, comme les arbres repousseront sur les champs de bataille de la Somme.

Son esprit se libéra de toute sa politique et de ses trames de peur et de perfidie, de tous ses stratagèmes et de ses guerres, un frémissement parcourut tout son royaume, ses esclaves fléchirent, ses armées s'arrêtèrent, et ses capitaines, soudain sans direction, hésitèrent et désespérèrent. Car ils étaient oubliés.
Le point fort d'avoir un méchant non-incarné. Il apparaît et disparaît, suivant ceux qui lui obéissent sans le connaître. Impossible à combattre frontalement, le lecteur se dit qu'il ne disparaîtra jamais réellement de la Terre du Milieu.

J'ai évidemment relu le catalogue de l'exposition.

Tolkien, J. R. R. sur le blog :


samedi 14 juin 2025

Le jardin de l'abbaye à Vierzon

 


Le blog se lance dans une série touristique dans le Centre de la France (et oui, il n'y a pas que Venise dans la vie). Aujourd'hui : vous vouliez voir Vierzon ? Vous verrez Vierzon.

Le jardin de l'abbaye (ou square Lucien Beaufrère) est un remarquable jardin Art Déco, qui associe espace vert et monument aux morts, mais qui, dès l'origine, comprend aussi un lavoir et un auditorium.

De 1927 date le concours pour la création du monument aux morts de la guerre 14-18. Lucien Beaufrère est le nom du maire de Vierzon de l'époque. Eugène-Henry Karcher, sculpteur et architecte, conçoit un projet global. Le chantier fait intervenir plusieurs entreprises locales (terrassement, ferronneries, céramiques).

Un jardin bien discipliné au service du projet architectural et monumental. Les piliers en béton armé portent des lanternes qui étaient électrifiées dès leur création.

Il y a un ensemble constitué d'un lavoir et d'un kiosque à musique/petit théâtre.

De jolies grilles donnent accès au lavoir communal, avec ces silhouettes de lavandières.



Emblème de la danse pour l'entrée du théâtre/auditorium. Notez l'usage du béton armé, du métal pour les ferronneries et des céramiques.

Le monument aux morts a une iconographie pacifiste et il se reflète dans un grand bassin.

Une petite fille et sa poupée. Une femme (avec des cheveux courts !) tendant un enfant à un homme. Des hommes portant des tenues de travailleurs et tenant des outils. Une forge.

Une institutrice. Un potier. 

Le relief est peu marqué et les silhouettes dessinent une sorte de frise. Les profils se détachent avec une grande netteté. Des silhouettes synthétiques, avec peu de détails, ce qui leur donne toute leur grandeur. On est en pleine esthétique Art déco.

La statue de L'Homme pensant a été ajoutée en 1962 pour commémorer la Seconde guerre mondiale.


Colombes de la paix et rameaux d'olivier complètent le décor.

Un lieu à vocation collective : utile aux familles avec le lavoir, apportant la culture aux populations, propice au souvenir, lieu de promenade pour les petits et les grands. L'ensemble est très cohérent.

Pour ma part, j'ai visité le lieu un lundi du mois de mai 2024, dans une rafraîchissante alternance de pluies et d'éclaircies (visite assez rapide de ce fait), mais heureusement accompagnée d'une amie très sympathique. Après plusieurs heures de train, je n'étais pas au top de mes facultés, mais il me semble que l'endroit mérite amplement le détour.

J'espère que vous appréciez l'audace culturelle infinie de ce blog qui enchaîne aisément la forêt amazonienne à Vierzon et vous proposera la semaine prochaine de visiter un château très connu.