Inoue Hisashi, La Bedondaine des tanukis, parution originale 1985, traduit du japonais par Jacques Lalloz, édité en France par Zulma (rentrée littéraire 2024).
Dans un Japon rural et ancien, Yamatoya est teinturier en indigo et a la plus ravissante fille du monde. Malheureusement, celle-ci attire l’attention du puissant et méchant seigneur du coin. Est-elle perdue ? Il se trouve que la région est aussi infestée par les tanukis*, que Yamatoya sauve la vie de l’un d’eux et qu’ils se mettent donc en tête de l’aider. Ensuite, il y a un bon roman fantaisiste.
L’autre était un jeune congénère au magnifique pelage fauve qui se tenait campé debout, pattes de devant croisées, mâchoires serrées. Devant lui, deux testicules pendaient jusqu’à terre. La majestueuse allure que cela avait.
Ce roman met en scène un Japon ancien et pittoresque, avec ses personnages (comme le bonze très ouvert aux plaisirs de la vie), ses coutumes, ses rites, son folklore. L’auteur fait preuve à la fois d’érudition et de dérision, puisque tout cela est vu par le prisme « tanukiesque ».
D’ailleurs, nous découvrons tout l’univers de ces petits animaux : lieux de vie, école, histoire, leurs combats contre les renards, etc. J’avoue que ce volet-là comporte des longueurs. L’enseignement théorique de l'université des tanuki, l’histoire de ce grand peuple animal, tout cela n’est pas très bien inséré dans le récit et j’ai passé pas mal de pages.
N'empêche que dans l’ensemble j’ai passé un bon moment de lecture et il y a beaucoup d’humour.
Shigeru Jodo, Tanuki Geisha, 1935 Great Victoria Art gallery |
- « Sans hâte pérégrin. Point n’eût-il été trempé. Lors qu’il est passé. Éclaircie sur son chemin. Soudain s’abat l’ondée. »
- Et ça signifie ?
- Que le mieux à faire est de prendre tout son temps, de réfléchir à loisir. À quoi bon se précipiter pour donner une réponse si elle s’avère ensuite erronée. Il n’y a qu’à patienter, la bonne réponse surgira bien à un moment ou à un autre.
- Ce que je comprends, c’est qu’aucune idée ne vous est venue, en fin de compte. On ne peut point compter sur vous.
Zaash, zaash, zaaa. Moémon crut entendre comme une fine natte de paille traînant sur le sol et, de fait, un nuage de poussière se détachait nettement sur le fond de la nuit. Mais d’où venait ce bruit ? Cette poussière ? Il demeura un moment perplexe, jusqu’à ce que le souvenir de la paire majestueuse lui revînt, qui lui tira un gloussement.
* Vous savez les tanukis, ces animaux qui peuvent se transformer à volonté, mais qui sont dotés, au naturel, d’une énorme paire de … oui, vous savez.
Je note tout de suite. C'est tout à fait le genre de livre qui peut me plaire
RépondreSupprimerJ'avoue que, malgré mes bémols, j'ai gardé le livre sur l'étagère. Je le relirai peut-être en partie un jour que j'ai envie de me détendre.
SupprimerOh mais ça m'a l'air particulièrement gouleyant!
RépondreSupprimerTrès distrayant.
SupprimerCe nom me disait quelque chose. Vérification faite, j'ai lu et chroniqué "Je vous écris", un roman épistolaire très réussi, de ce même auteur. Le sujet et l'ambiance ont l'air très différent ici, mais j'avais aimé l'humour (parfois noir) de Inoue et je note précieusement cette Bedondaine.
RépondreSupprimerAh bah je vais me renseigner à mon tour alors ! Merci de l'info.
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