Pierre Bonnard (1867-1947)
Vous connaissez forcément Bonnard et ses toiles colorées.
Aujourd'hui je vous montrerai peu de paysages du sud, mais un peu plus de scènes de la ville.
Deux chiens (1891 Southampton city art gallery). Ils sont connus ces deux-là. Deux silhouettes noires quasiment dépourvues de tout détail, presque sans ombre ni lumière, sur un fond vert qui ressemble à un tissu ou à un papier peint. D'ailleurs on a l'impression que les silhouettes ont été découpées dans du carton noir.
Le chat blanc (1894 Orsay). Les chats et les chiens sont nombreux dans l'oeuvre de Bonnard (ce qui le rend populaire sur les réseaux sociaux). Ici un grand chat blanc qui se frotte à un arbre d'un air content de lui.
Femmes au jardin, un paravent aujourd'hui devenu trois panneaux séparés (1890 Orsay). J'aime les simples silhouettes des femmes, là encore avec peu d'éléments pour détailler le corps our le costume. J'aime surtout le rendu des imprimés, les rayures, les pois, les carreaux, dont les motifs sont appliqués à plat, sans considération pour le relief ou les ombres. Bonnard a été fortement influencé par les estampes japonaises (Claudia Lucia vous a présenté il y a quelques temps l’expo qu’il y a eu à Aix sur ce sujet) et c'est manifeste sur ces peintures. Format tout en hauteur, absence de profondeur, aplats de couleur, représentation des imprimés et des chevelures... Et encore un chat.
Au café (Fondation Bemberg). Il y a à Toulouse toute une collection de représentations de la ville, la nuit, avec ses lumières artificielles si particulières. Ici un café chic, avec des dorures qui dessinent un cadre ferme, et deux femmes dont émergent les visages et une main. Le mouvement du pinceau trace les plis du vêtement et du chapeau. Et le silence entre elles deux.
Le Concert Lamoureux (Fondation Bemberg). La grande salle avec les lustres. Les spectateurs qui sont autant de taches sur un fond gris. Et l'orchestre dans la lumière, avec la silhouette du chef.
Le Tramway vert (1905 Genève privé). Le tramway qui donne son nom à l'oeuvre est tout en haut et on n'en voit pas grand chose. Il y a surtout un grand vide avec des silhouettes de piétons, tout en blanc au premier plan à gauche, en noir, avec des touches de couleurs.
Le cadrage est moderne, coupant les figures en deux. De certaines d'entre elles, on ne voit que les pieds. Cette toile ne représente rien, pas de sujet, ni de centre. C'est aussi une peinture très claire, sans ombre portée, et avec des figures presque plates.Les visages sont indiscernables, mais le pinceau rend très bien les silhouettes et les attitudes. La touche vibre (surtout sur le chapeau blanc du premier plan).
Nu gris de profil (1933 Vienne musée Albertina). J'ai un goût mesuré pour les nombreuses peintures de nu dans une salle de bain. Mais quand même... D'abord les lignes. Les lignes verticales du corps de la femme et de la fenêtre. Et cette harmonie en deux couleurs : gris bleu (la baignoire, le carrelage du mur, le bois de la fenêtre, mais aussi les ombres du corps) et ocre clair (la chair, la lumière provenant de l'extérieur, les joints du carrelage mural), avec cet éclat des gouttes bleues du sol. C'est magistralement composé.
Fenêtre ouverte sur la Seine (1911 Nice BA). Ah les fenêtres de Bonnard... il y en a quelques-unes. Avec la composition de l'encadrement de la fenêtre, l'encadrement de la porte, les battants des fenêtres, la rambarde à l'arrière, la table devant et le paysage flou flou. Un cadre orange à un paysage vert et bleu.
Scène de rue (1894 Fondation Bemberg). Retour à un tableau de jeunesse où il y a déjà ce sens de la couleur (brun, vert et noir) et des silhouettes humaines et canines, avec ce grand vide et ces petits traits verticaux.
La semaine prochaine, un grand artiste du XIXe siècle.
La fondation Bemberg... visite cette année, belle découverte, une salle (ou deux?) de Bonnard (question : on met un s ou pas?)(ou on se défile, avec 'des tableaux de B'?).
RépondreSupprimerUn Bonnard, deux Bonnard, dix Bonnard, mais tu peux te défiler quand même, surtout si c'est pour aller à Toulouse !
SupprimerJ'ai un petit faible pour les Femmes au jardin
RépondreSupprimerCe sont des panneaux calmes et élégants.
Supprimermerci pour tous ces Bonnard que je ne connaissais pas
RépondreSupprimerIl a beaucoup peint, alors grand choix d'oeuvres.
SupprimerEt il y avait quelques uns des tableaux que tu montres dans l'expo d'Aix-en-Provence sur Bonnard et les estampes japonaises. J'ai vu une expo sur Bonnard à paris il y a quelques année , ces fameuses fenêtres.
RépondreSupprimersignature du précédent billet
RépondreSupprimerJ’avais deviné que c’était toi. L’expo d’Aix était très bien faite.
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