Camille Pissarro

 

Série impressionniste, aujourd'hui Camille Pissarro (1830-1903).

En général, on aime bien Pissarro. Et sa photographie, sur la page Wikipedia, est magnifique. D’ailleurs cette page nous apprend bien des choses : qu’il avait la double nationalité, française et danoise, qu’il est né aux Antilles danoises, qu’il est issu d’une famille juive, qu’il a vécu à Caracas avant de s’installer à Paris. Il fréquente les paysagistes (Corot en tête, mais aussi Millet et Daubigny), expose au Salon des Refusés, se réfugie lui aussi à Londres pendant la guerre avant de participer aux expositions impressionnistes. En fin de carrière, il se rapproche du pointillisme. C’est un soutien des idées anarchistes et de Dreyfus (il s’en cache des choses sous ces paysages tranquilles).

 

Dulwich College, Londres (1871 Fondation Bemberg). Un tableau réalisé pendant la guerre à Londres, avant la grande époque impressionniste, mais où l'on voit toutes ses recherches sur la couleur et la lumière. Les reflets tremblants dans l'eau sont une réussite et l'architecture rouge du bâtiment semble elle-même un peu diluée dans l'atmosphère.

Champ à Pontoise (1873 Thyssen Bornemisza). J'ai l'impression que c'est pour ce type de paysage que l'on aime Pissarro, calme, tranquille, un peu vide, suspendu dans une lumière fragile, ici une lumière un matin d'hiver, avec de minuscules silhouettes humaines.

Côtes Saint-Denis à Pontoise dit aussi Les toits rouges, coin de village, effet d'hiver (1877 Orsay). Hésitation du titre : est-ce la représentation d'un lieu existant et identifiable ou un motif de toits rouges, presque abstrait, étudié sous la lumière ? Avec les impressionnistes, on bascule de l'un à l'autre. Ici on a un beau patchwork de couleurs entre les toits et les champs et le quadrillage des branches et des troncs d'arbres dépourvus de végétation.

Hampton Court Green (1891 NGA Washington). Il y a eu un second séjour à Londres. Là encore le vide, avec ces deux moitiés de tableau et ces silhouettes très fines. Le rendu de la pelouse se rapproche du pointillisme et donne une atmosphère tremblée et brumeuse à la peinture.

Avenue de l'Opéra, soleil du matin (1898 Philadelphie museum). Une vue très urbaine, de chevaux et de voitures dans un quartier à la mode. J'apprécie les minuscules taches rouges dans une ambiance couleur craie : le rouge-brun des chevaux, des lampadaires, de la devanture des magasins, de quelques éléments de briques et un vague reflet dans le sol pavé. Une couleur qui anime la toile.

Le Jardin à Éragny le matin (1901 Philadelphie museum). La touche pointilliste sert à merveille cette représentation : les fleurs, les feuilles, les tuiles, la terre, les petites pousses. Et une vague ombre humaine.

Le jardin à Éragny (1896 Thyssen Bornemisza). Variation sur un thème. Des tableaux pleins de paix, très équilibrés et sereins, à la composition très étudiée. Il y a beaucoup de soin dans cette touche délicate. Ici une belle lumière qui commence à dorer doucement.

Paysage d'été à Éragny (1887 Philadelphie). Un dernier pour la route, mais ici le paysage est animé par ces belles vaches. N'empêche que tout respire le calme et le silence.

Une série sur les peintres impressionnistes : Édouard Manet ; Claude Monet ; Berthe Morisot. La semaine prochaine, un autre peintre.