Aujourd’hui, pour quelqu’un de spécial, dont c’est
l’anniversaire ce jeudi, qui ne regarde pas vraiment ce blog, mais à qui ce
poème va comme un gant, et parce que j’ai toujours trouvé absolument
charmants ces vers de Rimbaud...
L’hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux.
Tu fermeras l’œil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des
soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de
loups noirs.
Puis tu te sentiras la joue égratignée…
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra pas le cou…
Et tu me diras : « Cherche ! » en
inclinant la tête,
– Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
–
Qui voyage beaucoup…
Arthur Rimbaud, Rêvé pour l’hiver, 1870.
Ces bêtes multicolores sont des Alebrijes, créés par Pedro Linares en 1989, visibles au château d'Oiron (79). Image M&M.
Rimbaud c’est plus frais que Baudelaire ya pas ! Il est pas frais mon poème ???
RépondreSupprimerBravo à l'heureux destinataire de ce poème
Baudelaire est plus classique, Rimbaud est plus libre...
RépondreSupprimerCe n'est pas le même genre que Lefranc de Pompignan et le château d'If, c'est sûr...