Honoré de Balzac, Histoire de la grandeur et de la
décadence de César Birotteau, marchand parfumeur, adjoint au maire du deuxième
arrondissement de Paris, chevalier de la Légion d’Honneur, etc., Paris, édition Furne 1837.
Un personnage de la Comédie humaine, César Birotteau,
dont je n’avais jamais entendu parler et je ne regrette pas de l’avoir
découvert. Ce Balzac m’a heureusement étonnée.
L’histoire est celle de Birotteau, parfumeur
parisien, honnête commerçant, mais un peu naïf et ignorant. Il souhaite s’enrichir
et conquérir les honneurs mais se trouve à la merci d’hommes d’affaires
malhonnêtes. Sa soif des grandeurs l’aveugle et il connaîtra la déchéance de la
faillite. Là où c’est intéressant, c’est que ce roman n’est pas le simple récit
d’une chute annoncée (comme dans Les Illusions perdues, Les Antiquaires, etc.) car l’honnête homme peut puiser des forces en
lui-même, en ses valeurs, en sa famille et ses proches. Et remonter la pente.
Le roman vaut surtout pour ses portraits, tant des
méchants que des gentils. César Birotteau lui-même ne m’a pas tellement plu, il
m’a pas mal énervée. Mais Constance sa femme, clairvoyante et heureuse de son
sort. Césarine la fille. Et surtout celui qui est amoureux d’elle, Anselme
Popinot, rouquin au pied bot, dynamique et plein de ressources. Birotteau est
le commerçant à l’ancienne, Popinot se lance dans l’entreprise avec de
l’ambition et commence par investir dans la publicité, secret de la réussite.
La place faite au monde des affiches, des publicités, des journaux est vraiment
intéressante. Les voisins et amis et les méchants avares et intrigants sont
réussis. La langue est alerte, moins pesante que dans d’autres Balzac. J’ai
juste passé quelques pages où sont décrits les montages financiers complexes
(aujourd’hui Rastignac serait Jean-Marie Banier et Balzac nous expliquerait les trucs pour
gagner toujours de l’argent en investissant dans un pays ruiné et ce serait tout autant incompréhensible).
Musée Balzac de Paris : les matrices des gravures de l'édition Furne (y en a plein la pièce). Image M&M. |
Monsieur Molineux était un petit rentier grotesque,
qui n’existe qu’à Paris, comme un certain lichen ne croît qu’en Islande. Cette
comparaison est d’autant plus juste que cet homme appartenait à une nature
mixte, à un Règne Animo-végétal qu’un nouveau Mercier pourrait composer des
cryptogrames qui poussent, fleurissent ou meurent sur, dans ou sous les murs
plâtreux de différentes maisons étranges et malsaines où ces êtres viennent de
préférence. Au premier aspect, cette plante humaine, ombellifère, vu la
casquette bleue tubulée qui la couronnait, à tige entourée d’un pantalon
verdâtre, à racines bulbeuses enveloppées de chaussons en lisière, offrait une
physionomie blanchâtre et plate qui certes ne trahissait rien de vénéneux.
Ce roman met en scène le monde du commerce parisien, à mi-chemin des petits artisans et des grands requins de la finance, plus ou moins solidaire dans l’adversité. Un petit monde plus que des héros ordinaires, cette classe moyenne semi-aisée qui fera la gloire du XIXe siècle.
Une lecture commune avec Marie. Et une pierre supplémentaire au Challenge Balzac organisé par la même Marie !
Il me semble que Popinot revient dans "les illusions perdues", mais je ne suis plus sûre ! Je n'ai pas lu ce roman de Balzac, par contre j'ai remis la main sur un cahier de notes de lecture dédié aux romans de Balzac ;) !!!
RépondreSupprimerTu m'as donné envie de retourner visiter la maison de Balzac !
Ah ? J'ai lu les Illusions perdues mais je ne me souviens pas de Popinot. Je vais aller vérifier, je suis un peu nulle avec les noms des personnages, il faut bien le dire. La maison de Balzac de Touraine me semble bien plus intéressante que la parisienne, même si mon souvenir de visite est plus lointain. À Paris, je n'ai apprécié que cette pièce en réalité !
RépondreSupprimerJe suis allée sur Internet, plus rapide que d'aller farfouiller dans mes livres, et apparemment Popinot apparaît dans le Cousin Pons et La Cousine Bette, il finit ministre le brave.
RépondreSupprimeroui c'est ça c'est dans la cousine Bette, j'ai confondu ! tu l'as lu la cousine ?? assez sombre et diabolique la miss Bette !
RépondreSupprimerJe n'ai lu ni le cousin ni la cousine - plein de LC (A) en perspective !
RépondreSupprimerJe découvre seulement ton billet. Je n'avais pas voulu le lire avant pour ne pas être influencée.
RépondreSupprimerJe suis ravie que le roman t'ait plu. Moi aussi j'ai beaucoup aimé ce portrait de Molineux que je trouve très réussi.
C'est vrai que la Maison de Balzac de Paris est assez petite, malheureusement. Mais je viens de voir aujourd'hui une affiche pour une expo sur les grisettes et je suis encore tentée! La pièce que j'y préfère, c'est celle où on voit le bureau de Balzac... c'est mon côté groupie!
J'espère qu'on sera rejointes par une ou deux retardataires pour la LC mais il n'y a rien de sûr!
j'ai l'impression que César n'a pas su séduire les foules...
RépondreSupprimerBravo, tu me donnerais presque envie de m'y remettre ! Mais j'ai trop de lectures "contemporaines" à lire pour me replonger dans ces si beaux classiques, hélas. Déjà je vois "Le Champi" approcher, je le mets sur ma PAL pour le R.A.T de samedi ! :)
RépondreSupprimerMoi je fonctionne en alternance. Principe de diversité, donc un vieux classique, un petit jeune, et hop, on repart.
RépondreSupprimerJe vais essayer de suivre ton RAT samedi !