La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mardi 25 février 2014

Par saint Georges, tu as franchement rompu ta lance sur mon front !


Walter Scott, Le Talisman, parution originale 1825, traduit de l’anglais par Claude Dandréa, édité en France par Phébus.

Une lecture que je n’ai pas vraiment appréciée.
Ce roman prend place dans l’histoire des croisades, l’essentiel de son action se situe dans le camp des croisés en Palestine, auprès de Richard Cœur de Lion. Le vrai héros est Kenneth, pauvre mais farouche chevalier écossais. Au début du roman, il se déplace seul dans le désert dans le but de consulter un ermite chrétien. Il fait la rencontre d’un sultan arabe, puis confie quelques confidences à l’égard d’un amour pour une grande dame…

Parmi les réussites du roman, il y a la description du désert au début, l’épisode dans la grotte de l’ermite et surtout dans la chapelle souterraine. Scott rend particulièrement bien l’état d’esprit de Kenneth en proie tout à la fois à la plus grande ferveur religieuse et à la dévotion amoureuse. Je suppose que l’exaltation des croisés et leur sentiment face à cette nouvelle terre sont bien rendus. C’est en tous cas plutôt convaincant.

Mais j’ai été très vite été énervée par les incessants affrontements verbaux de tous ces personnages obnubilés par leur honneur : entre mécréants et infidèles, Anglais et Écossais, etc. Leur compagnie est fatigante. J’ajoute que le personnage de Richard Cœur de Lion, rugissant à tort et à travers, mais piètre politique, m’a tapé sur les nerfs.
L’autre point faible du roman est que la narration m’a paru peu tenue. Alors qu’il y a plusieurs rebondissements et retournements de situation, que le roman prend volontiers l’allure d’un conte magique ou d’un feuilleton, on ne voit pas très bien où Scott veut nous mener : vers une histoire des Croisades, un mariage, un récit politique, une quête magique puisqu’il y a un talisman ?

Allan William, Portrait de sir Walter Scott,
19e siècle, Edimbourg, National Galleries of Scotland, image RMN
Je note que ce roman, comme bien d’autres au XIXe siècle, glorifie les souverains bons, justes, courageux et pleins d’autres vertus (cf. Alexandre Dumas). Saladin apparaît ainsi en surplomb lointain, doué d’une intelligence supérieure, se tenant loin des contingences dans lesquelles sont embourbés les croisés et dont Richard a dû mal à s’abstraire.

Je vais donc en rester pour le moment à Ivanhoé que j’avais beaucoup aimé.

Le chevalier écossais ne fut guère ému par ces récits de ravages qu’on devait aux fauves et à la méchanceté des hommes, confiant en sa valeur et sûr de sa force qu’il était. Mais une crainte mystérieuse s’empara de lui à la pensée qu’il se trouvait dans l’abominable désert où avait eu lieu le jeûne de quarante jours et où s’était pour de bon jouée la tentation qu’avait pu faire subir au Fils de l’Homme le Prince du Mal.

Lecture commune avec Claudia Lucia, Miriam, Eeguab, Shelbylee et Pyrausta. 

14 commentaires:

  1. Je n'ai jamais lu Ivanhoé et du coup je suis tentée !!
    à ajouter à mon panier virtuel de médiathèque

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  2. Quelques réussites tout de même dans ce roman.

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  3. Dominique : j'avais beaucoup aimé Ivanhoé, c'est vraiment un bon roman avec plusieurs bons personnages.
    Alex : oui mais il semble que globalement je sois passée à côté.

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  4. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  5. je viens de le télécharger sur ma liseuse mais en Anglais. Heureusement que claudialucia donne une rallonge dans les délais, je viens de le commencer

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  6. Nathalie je suis tout à fait de ton avis, à paraître le 10 mars.

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  7. Moi aussi je suis de ton avis. Il s'est un peu embourbé dans cette histoire de croisés. Mais que Saladin apparaisse comme cent fois supérieur à Richard Coeur de Lion ne me déplaît pas et même me surpend un peu de la part d'un auteur du XIX siècle car à l'époque les anglais se considéraient tellement comme supérieurs à tous. Il est vrai qu'il est écossais!! Mon article le 10 mars!

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  8. Pour la LC Shelbylee et Pyrausta en sont.

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  9. J'ajouterai les noms et les liens le moment venu.
    Moi ce qui me frappe ce que plus un souverain est lointain, plus il est idéalisé, même s'il s'agit d'ennemis traditionnels. C'est un peu comme une sorte de rêverie, de miroir lointain et inaccessible.

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  10. je suis en train de le lire, pour l'instant je ne me lasse pas. en Anglais c'est très amusant avec ce archaïsmes qui sont facile à comprendre pour des francophones:

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  11. Je ne savais même pas que Walter Scott avait écrit autre chose qu'Ivanhoé ! Vu ta chronique, je vais peut-être aussi en rester là :)

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  12. Il a écrit des multitudes de romans ! C'est même un des inventeurs du roman moderne on peut dire ! Mais celui-ci n'est pas le meilleur.

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  13. Je l'ai fini!ce n'est pas le meilleur walter Scott mais je ne regrette pas du tout cette lecture. Mon billet le 10 mars comme claudialucia.

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