La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



jeudi 27 février 2014

C’est pour ça qu’on dit pêcher, et non pas attraper.


William G. Tapply, Casco Bay, traduit de l’américain par François Happe, parution originale 2007, édité en France par Gallmeister.

Un très bon roman policier à mon goût ! Je l’ai lu avec plaisir (sans fièvre frénétique non plus), appréciant son héros et son atmosphère.
Le personnage principal est Stoney Calhoun. Il vit dans le Maine, comme guide de pêche. Il est amnésique et ignore son passé et s’en trouve très bien. Il conduit prudemment, ne boit pas d’alcool et son chien s’appelle Ralph. C’est un roman calme, où tout est minutieusement décrit : chaque acte, les cafés bus, les mouvements du chien et des humains, ceux des truites et les changements de météo. Pas de thriller psychologique au héros torturé, perdu dans ses abîmes personnels. On est ici dans la tranquillité quotidienne. Et j’aime bien la vie dans la cabane au bord de la rivière.

Les meurtres, eux, sont parfaitement affreux. L’intrigue est bien menée. J’ai particulièrement aimé les relations avec le shérif. Car Stoney se trouve embauché comme shérif adjoint le temps d’une enquête (c’est ça de découvrir des cadavres en allant à la pêche). On est loin du modèle de couple « niais utile – super génie » (à la Watson et Holmes). Les deux sont intelligents, ont leur caractère et leur efficacité. L’un est professionnel et administratif, l’autre rêvasse en buvant du café. C’est une relation d’enquêteur équilibrée. De même, plusieurs personnages secondaires sont réussis, bien individualisés le temps d’une conversation.

Photo prise sur le site de Casco Bay Lines
Enfin, le roman nous emmène regarder les poissons, affronter les tempêtes d’automne. Ni ville, ni campagne, mais petit monde de la côte, c’est très agréable.

Ce que le shérif avait à dire l’intéressait, mais il essayait de se concentrer sur sa conduite, et il restait prudent sur la route étroite. (…) L’obscurité tombait sur le paysage, et il voulait rester vigilant – un cerf pouvait sauter devant le véhicule, ou alors une moufette, un lapin de garenne ou un raton laveur pouvait rester figé au milieu de la route, ébloui par les phares. Il n’avait aucune envie d’écraser d’innocentes créatures, et faire un écart pour éviter un cerf – ou le heurter, d’ailleurs – pouvait très bien leur coûter la vie , à lui et au shérif.

Lu dans le cadre de Masse critique.

6 commentaires:

  1. J'ai lu "Dérive sanglante", le premier roman qui met en scène le personnage, et j'avais bien aimé, prêté par Nanou d'ailleurs. "Casco bay" prend la poussière chez moi loin de sa propriétaire depuis quelques temps, il est donc temps de m'y plonger vu ton avis !

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  2. pour avoir lu en son temps la trilogie j'y ai pris beaucoup de plaisir dommage que l'auteur soit disparu

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  3. voilà qui donne envie! Je ne connaissais pas cet auteur

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  4. C'était une découverte pour moi, mais je vois qu'il a des fans.

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  5. Justement Alex, j'ai pensé à toi comme tu lis beaucoup de policiers, je croyais que tu connaissais déjà.

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