Étienne Davodeau, Le Chien qui
louche, Futuropolis, Louvre éditions, 2013.
Cette bande dessinée a eu beaucoup de succès et vu son sujet, elle ne
pouvait que m’intéresser. Fabien est gardien au musée du Louvre. Il sort avec
Mathilde, qui le présente à sa famille, que nous pourrions qualifier de beaufs
finis. Ils lui soumettent une toile hideuse, réalisée par l’arrière-grand-père,
en lui demandant si une telle œuvre a sa place au Louvre. De la réponse dépendent
ses bonnes relations avec Mathilde…
Ce livre repose en grande partie sur la confrontation entre différentes
strates sociales et leur rapport à l’art (tout le monde a lu Bourdieu, c’est
bon ?). L’humble gardien de musée bobo dans l’âme, les frères de Mathilde
qui ne doutent rien, l’arrogance absente des conservateurs et un groupe de
gentils fous ravis de cette rencontre improbable. Cela est fait sans moquerie
ni méchanceté, avec joie et respect, et cela fait du bien, ce décrassage de
l’institution culturelle.
Comme dans La Traversée du Louvre, de nombreuses images illustrent le rapport visuel entre
les œuvres d’art et leurs regardeurs dans d’étranges relations de regards.
Difficile de ne pas prêter des intentions à ces pierres figées dans le temps.
Cela est très poétique. En tant que grande touriste armée de son appareil
photo, j’ai apprécié cette évocation des visiteurs de musées.
Le dessin est en noir et blanc, léger, avec des aplats grisés, laissant
place au silence et à la stupéfaction. On découvre les distractions des
gardiens ou les drôles de pratiques des visiteurs, ainsi que les rêves que
chacun peut mettre dans une œuvre d’art.
De la poésie et de l’outrance loufoque, tout pour me plaire.
Le musée du Louvre, c’est le grand machin avec une espèce de pyramide
au milieu.
Le gars qui saute Mathilde et qui va emmener le tableau au Louvre.
Album reçu dans le cadre d’un partenariat avec PriceMinister, je dois
mettre une note : 17/20.
Je le lirais bien volontiers et le comparerai avec le regard (acéré) et les opinions ( à l'emporte pièce) de Renoir sur la peinture de son temps et sur la statuaire de l'Antiquité grecque, rapportés par Ambroise Vollard, un de ses marchands.
RépondreSupprimerJe te le mets de côté bien volontiers.
RépondreSupprimerEn revanche, le livre ne contient aucune opinion sur la peinture des grands maîtres !
J'avais beaucoup aimé son précédent "Les ignorants".
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