F. Scott Fitzgerald, Gatsby le
Magnifique, traduit de l’américain par
Jacques Tournier, 1e éd. 1925, Paris, Grasset, 1997.
Ça y est, je l’ai lu et j’ai
beaucoup aimé.
Le narrateur est originaire du
centre du pays et s’installe sur la côte Est, la folle côte Est. Il a
comme voisin immédiat le mystérieux Mr Gatsby, qui
donne les fêtes les plus folles, les plus gigantesques de l’été et sur lequel
roulent toutes les rumeurs. Lecteur et narrateur ne font pas immédiatement sa connaissance et patientent en découvrant Daisy, la cousine du
narrateur, et Tom, son mari. Quand enfin on pénètre dans l'immense villa de Gatsby, il perçoit en arrière-fond de la fête une mélodie aux teintes tristes.
Ils sont jeunes, le narrateur fête ses trente ans au cours du récit et il dit sa peur du temps qui passe, des amis qui disparaissent, de l’énergie vitale qui s’envole inexorablement. Je n’ai pas regardé précisément mais il m’a semblé que le récit ne s’écoulait que sur quelques semaines d’été, un été doré et flamboyant, s’écrasant dans un automne pluvieux et dramatique. Fitzgerald oppose avec violence le tempérament romanesque et sincère dans leurs rêves des hommes venus du Middle West (le narrateur et Gatsby) et l'inconsistance cruelle de ceux de la côte Est (Tom et Daisy). Gatsby entre lentement en scène, toujours vu par les yeux et paroles du narrateur, donc toujours à distance, et on a toujours un peu de mal à appréhender, isolé dans son rêve d’amour, caché dans le champagne de la fête.
J'ai particulièrement goûté le contraste entre la langue,
classique et majestueuse, dans son évocation de l’été, de la lumière, de
la chaleur, et la frivolité, le vide et la vacuité au cœur de plusieurs personnages.
Elizabeth Lennard, Les Gratte-ciel s'écartèlent,
1953-1980, Paris, musée national d'Art moderne, image RMN
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Nous avons traversé un hall
imposant, avant de pénétrer dans un espace de lumière rose, délicatement
suspendu au cœur de la maison entre deux portes-fenêtres qui se faisaient
vis-à-vis. Elles étaient entrouvertes et se découpaient en blanc sur le gazon
frais, qui semblait sur le point d’envahir la pièce. Le vent jouait d’un mur à
l’autre, jouait avec les voilages, repoussait l’un vers l’extérieur, tirait
l’autre vers l’intérieur, comme deux drapeaux aux couleurs passées, les
envoyait vers le plafond, glacé de sucre blanc comme un gâteau de mariage –
puis il cajolait le tapis lie-de-vin, qui se couvrait d’une ombre de petites
rides, comme la brise en fait courir sur la mer.
Première contribution au challenge d'Asphodèle Fitzgerald et les enfants du jazz
L'avis d'Aircoba au blog de La Dernière Phalange.
Un très bon souvenir de lecture, il y a quelques années.
RépondreSupprimerQuel billet ! Court mais efficace ! Alors pour info, car beaucoup croient que Daisy est Zelda mais non ! J'ai appris en lisant Lots of love le mois dernier qu'il s'était inspiré de Ginevra King son premier amour et fille d'un magnat du burger je crois... Comme quoi ! Je note cette brillante participation, continuez ma chère, continuez... :D
RépondreSupprimerP.S. : du coup je t'ai passée en "Gatsby" puisque tu vas en lire un autre, dommage de finir un challenge aussi vite surtout quand il dure encore deux ans !^^
RépondreSupprimerje te conseille aussi tender is the night.
RépondreSupprimerLES DEUX SONT DUX TRES BONS SOUVENIRS DE LECTURE;j'ai bcp aimé ton billet etl'iconographie trés bien choisie tjs du billet ( c'est vraiment un plus) y passes-tu bcp de temps et en particulier cette fois-Ci?je suis fan de ton blog.
Alex : c'était une première pour moi, mais je suis à peu près certaine de le relire.
RépondreSupprimerAsphodèle : ha mais, moi, je tombe rarement dans le biographisme, donc pas de souci. Je n'avais pas fait attention à ma catégorie, mais effectivement je vais essayer de continuer, guidée par tes soins.
Cath : merci Cath pour les compliments ! Tendre est la nuit est le prochain de prévu. Pour l'illustration... et bien cette fois-ci j'y ai passé beaucoup de temps, je ne savais pas ce que je voulais et je ne trouvais pas ce que je voulais (?), mais quelquefois c'est très simple.
Je serai curieux de lire ce que tu as pensé de "Tendre est la nuit". Je le trouve très inégal comparé à la concision de "Gatsby le Magnifique". Moins poétique et plus ambitieux, il s'étire plus en longueur. Même si la construction du roman est intéressante et qu'il y a des passages flamboyants. Je crois qu'il concentre très bien les faiblesses de Fitzgerald en tant que romancier.
RépondreSupprimerEt merci pour le lien :)
Aircoba : je vais essayer de lire Tendre est la nuit dans pas trop longtemps, je ne sais pas du tout à quoi m'attendre.
RépondreSupprimerJ'ai moi aussi beaucoup aimé (mon avis ici : http://litterature-a-blog.blogspot.com/2012/03/gatsby-le-magnifique.html) et je pense continuer ma découverte de Fitzgerald avec Tender is the night.
RépondreSupprimerBonjour Jérôme ! Nous avons le même programme, merci pour ton lien, j'irai voir dès que possible.
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