La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



vendredi 18 février 2011

Apocalypse bébé

Apocalypse bébé, Virginie Despentes, Paris, Grasset, 2010.

Je laisse la parole à Bernard, autre fidèle de notre club de lecture qui a beaucoup aimé le dernier Despentes :

Lucie, la trentaine, est engagée comme détective par les parents inquiets d’une adolescente en  perdition. Il y a matière à s’inquiéter pour elle et nous verrons par la suite que les craintes étaient fondées. Mais Valentine, pour être le fil conducteur du roman, va néanmoins disparaître de l’écran en quelques pages pour laisser  place aux protagonistes rencontrés au fil de l’histoire. Les rebondissements donnent lieu à de nouvelles rencontres qui jalonneront cette aventure un peu comme des pas japonais dans un jardin. Toutes des femmes, plus troubles et secrètes les unes que les autres. L’auteure donne là le meilleur d’elle-même. Il semble même que l’histoire, au fond, assez banale, soit prétexte aux portraits de ces personnages. Ce sont sans aucun doute les meilleurs moments du livre. Certaines, comme la belle-mère ou la grand-mère paternelle de Valentine, ne sont pas, loin s’en faut, des pièces maitresses du livre. Au contraire de « la  Hyène », improbable acolyte de Lucie,  recrutée pour les besoins d’une enquête qui la dépasse. Sorte d’OSS 117  au féminin, à la fois cogneuse et séductrice, lesbienne notoire, aguerrie à toutes les techniques de l’anti terrorisme. Elle est l’originalité du roman et en devient rapidement l’actrice principale. Elles croiseront des religieux, des  délinquants violents violeurs, la drogue, le sexe bien sûr et  les soirées entre filles… Le tout dans un style cru, brutal, rythmé, direct, un parlé d’aujourd’hui qui ne sombre pas dans la vulgarité mais dont on se dit qu’il  y a là une part de la réelle personnalité de l’auteure.  
350 pages intenses, haletantes,  un polar, la structure et le style en plus, qui aboutit à secouer violemment une bourgeoisie en déliquescence malmenée tout au long de l’ouvrage.



4 commentaires:

Alex Mot-à-Mots a dit…

C'est certain que l'auteure malmène la bourgeoisie, et son lecteur. Mais je crois que j'en redemande....

nathalie a dit…

J'avoue ne pas l'avoir lu (d'où l'utilité de laisser la parole à d'autres, quelquefois).

Asphodèle a dit…

J'avais "un peu de mal" avec V.Despentes jusque là. Cet article enthousiaste m'encourage à y revenir et me laisser tenter...^^

catherine a dit…

c'est le premier livre que je lis de virginie ; j'ai bien aimé à part la fin qui est un peu trop dans l'actualité.un peu trop dans l'air du temps.un peu too much.