Robert Louis Stevenson, Intégrale des nouvelles, édition présentée par Michel Le Bris, Paris,
Phébus, 2001, 2 volumes. Multiples traducteurs de l’anglais et du gaélique.
Je vous présente aujourd’hui environ 1500 pages, deux
volumes rassemblant toutes les nouvelles écrites par Stevenson au long de sa
vie. L’ensemble est de grande qualité mais très hétéroclite, donc je vais faire
ce que je peux… sachant que j’ai mis environ un an à lire l’ensemble.
Le premier volume comprend l’ensemble des récits
faisant partie Club du suicide, Le Diamant de Rajah et le Dynamiteur qui met en scène un mystérieux Prince se promenant
en Europe au cœur des machinations les plus loufoques (1e présentation ICI). On découvre par là la
diversité des sources d’inspirations de Stevenson : la Londres victorienne
avec ses excentriques, Paris, Cuba, les grands espaces américains, les premiers
attentats à la bombe (difficiles ici à prendre au sérieux). Mais il y a
également deux nouvelles prenant place à la fin du Moyen Âge, dont l’une dont
le héros est François Villon (extrait ICI), annonce de la francophilie de Stevenson. Ce premier volume est assez fantaisiste.
Le second volume est plus hétéroclite. Plusieurs
nouvelles se déroulent en Écosse, dans des pays isolés, hantés, où règnent
diables, familles arriérées et naufrageurs. Nombreux sont les fils qui
s’opposent à leur père – petite inspiration autobiographique ? Ce volume contient également le beau récit de La Bouteille endiablée où l'ironie s'allie au diable dans un conte brillant (l'avis de Lou). Plusieurs nouvelles prenent
place à Haïti ou quelque part dans les mers du Sud : Ceux de Falesa raconte une lutte entre colons manipulateurs et alcooliques, missionnaires,
canaques crédules et esclaves en fuite. Le blog Plaisirs à cultiver nous présente La Magicienne.
On croise aussi l'Espagne sauvage d'après les guerres napoléoniennes, l'Italie de la Renaissance, l'Écosse du diable. De nombreux récits mettent en valeur des femmes modernes et émancipées qui manipulent de jeunes gens naïfs et un peu sots.
Robert Louis Stevenson, 1887-88, tirage en bronze de 1910,
Saint-Gaudens Augustus, New-York,
The Metropolitan Museum of Art, image RMN
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Les enfants étaient convulsés d’épouvante et les
vieux prenaient ce jour-là des ais plus entendus et plus mystérieux que de
coutume en multipliant ces allusions qui avaient la désapprobation d’Hamlet.
Quant au presbytère, proche de la Dule, sous de grands arbres, dominé d’un côté
par la Femme-Pendue, et ayant vue de l’autre sur des collines froides et
marécageuses, il avait commencé, très tôt sous le ministère de Mr. Soulis,
d’être évité dès la brune par ceux qui se targuaient d’une certaine prudence,
et les charretiers attablés au cabaret branlaient la tête à l’idée de passer
trop tardivement dans ce sinistre voisinage.
Je suis très heureuse d'avoir lu ces 2 énormes volumes, je compte poursuivre ma voie en (re)lisant ses principaux romans. Bien évidemment cette lecture permet d'alourdir considérablement ma participation au challenge Victorien d'Aymeline.
Je ne savais pas que Stevenson avait écrit autant de nouvelles, je vais essayer de me les procurer :)
RépondreSupprimerComme tous les écrivains du XIXe, il a publié des nouvelles et des feuilletons dans les journaux du temps. D'où cette abondance de textes courts.
RépondreSupprimerJ'ai lu plusieurs nouvelles séparément de Stevenson et quelques romans et j'avoue que j'aime beaucoup son style. C'est étrange que seul Dr Jekill et M. Hyde soit passé à la postérité car beaucoup de textes font preuve d'humour et de mystère...
RépondreSupprimerD'autres livres sont connus : l'île mystérieuse qu'à l'époque j'avais trouvé très compliqué et long à démarrer et le voyage dans les Cévennes avec Modestine, un best-seller sur les chemins de randonnée !
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