Takis Théodoropoulos, Le Roman
de Xénophon, traduit du grec par Michel
Grodent, 1e éd. 2004, Paris, Sabine Wespieser, 2005.
J’avais repéré le nom de
Théodoropoulos parmi les écrivains grecs contemporains et quand j’ai vu ce
titre sur les étagères d’une amie, j’ai vite tendu le bras.
Le titre dit tout :
Théodoropoulos fait le roman, érudit et ironique, affectueux et moqueur de
Xénophon ou plutôt de celui qui nous est connu sous ce nom (car il s’agissait
sans doute d’un pseudonyme littéraire). Pour cela il retrace sans complaisance
l’Athènes de la fin du Ve siècle : le cercle philosophique
autour de Socrate, la rivalité entre Platon et Xénophon, la fin de la
démocratie. Xénophon est un aristocrate, a été l’un des commandants armés de la
tyrannie des Trente, il s’exile d’Athènes et choisit le camp de Cyrus le Grand…
Avec son armée de mercenaires, il est contraint de traverser la Mésopotamie à
pied, un exploit sans nom, qui le place parmi l’histoire de la guerre. Et c’est
un écrivain.
Ce roman nous rend vivante une
période ancienne et étrangère, complexe par bien des aspects. L’architecture du
Parthénon, les marbres de Phidias et de Praxitèle font des apparitions comme
des curiosités. Son passé millénaire n’écrase pas encore la Grèce. Socrate est
un homme insaisissable, non conformiste, dont les amis s’approprient la mémoire
et l’image. Platon n’est pas vraiment à l’honneur mais Xénophon lui-même semble
hésiter entre gloire militaire, complot politique, goût pour les tyrans,
soutien de Sparte, Athénien éternel, discoureur.
Théodoropoulos se déploie entre
les auteurs grecs avec familiarité comme d’autres slalomeraient parmi les
souvenirs d’une famille pour écrire une saga. Il montre les grandeurs et les
hypocrisies, le génie et la parcelle inconnue de chaque individu. Il est savant
sans être pédant, taquine son héros avec affection.
On dit que Diodora, la mère de
Xénophon, avant de le mettre au monde, n’avait pas eu l’un de ces rêves qui
renseignent les femmes enceintes sur la personnalité exceptionnelle du fruit de
leurs entrailles. Elle ne rêva point qu’elle avait engendré un lion, ni que le
soleil brillait entre ses cuisses. Elle se borna à faire son devoir. Sur le
point d’accoucher, elle avait déposé sur l’autel d’Artémis, dans l’Acropole,
l’image au moyen de laquelle elle obligerait la déesse à l’aider à procréer le
mâle bien proportionné qu’elle lui consacrerait, cela allait de soi.
Celui-là, il me le faut! mais j'en ai tant à lire!
RépondreSupprimerIl m'inspire bien, celui-là! Je le note!
RépondreSupprimerMiriam : je compte bien en lire d'autres de cet auteur en plus.
RépondreSupprimerMarie : mais oui, c'est vrai que tu aimes les livres touchant à l'histoire, toi ! Ça devrait te plaire alors.
Dommage que tu aies raté l'auteur lors de sa conférence aux mardis du MuCEM. C'était très intéressant aussi en ce qui concerne l'histoire actuelle de la Grèce...
RépondreSupprimerBonjour Nathalie,
RépondreSupprimerJe souhaite m' inscrire au pari hellène et sans doute, les vapeurs d' ouzo aidant, je choisis la catégorie "ouzo" .
Je t'inscris Dominique. Tu pourras ajouter les liens vers tes billets dans les commentaires de la page du pari hellène.
RépondreSupprimerEva-femme du Panier : oui je te crois !