Frans G. Bengtsson, Orm le
Rouge, t. 1 : Sur les mers
de la route de l’Ouest et t. 1 :
Au pays et sur la route de l’Est, traduit
du suédois par Philippe Bouquet, 1e parution 1941 et 1945, édité en
France par Gaïa et Actes Sud, 1997 et 1998.
À la suite du billet enthousiaste
de Marie-Neige, je me suis lancée dans l’aventure viking et c’est un bien bon
livre d’aventures. Le héros est Orm, un de ces hommes du Nord, qui sont des
brutes et qui, la belle saison venue, partent en expédition comme d’autres font
les festivals ou les courses, pour ramener du butin. Les aléas de la mer, les
batailles, les défaites, la ruse, la chance mènent le héros du grand Nord jusqu’à Cordoue en passant par
l’Irlande et ses moines, Londres et Westminster. Après quelques années de
répit, il repart sur les mers... On suit aussi l’installation d’Orm et de sa famille dans sa
ferme, avec les us et coutumes locaux.
Rien ne vaut la bonne viande et
la bonne bière mais pour s’adapter aux circonstances, il faut savoir se faire
païen, chrétien ou musulman. Le rapport à la religion est très pragmatique : même quand on est chrétien, on sait bien que sur un bateau, sacrifier un bouc
est bien plus efficace. " Il en fut donc ainsi et le père Willibald dut se contenter de secouer la tête et de marmonner à voix basse quelques paroles bien senties sur l’impudence du démon dans ce pays."
Beaucoup d’aventures, de coups
d’épée (ou d’enclume). Le tout est très bien écrit, dans un style
volontairement un peu daté et « faisant ancien », juste assez pour
nous dépayser et donner une atmosphère de saga.
Gravure d’Alphonse de Neuville,
pour illustrer l’Histoire de France de
Guizot,
1883, image Wikipedia.
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Le roman ayant 60 ans, j’imagine
que les recherches archéologiques et historiques actuelles le contredisent sur
certains points mais cela me semble très documenté et on découvre facilement le
mode de vie viking. Personnellement je me suis mélangée dans les noms de lieux,
je n’ai pas vraiment cherché à distinguer les différentes régions de
Scandinavie évoquées.
Le scribe eut l’air navré de
cette mésaventure mais ne parut pas inquiet outre mesure. L’essentiel, dit-il,
c’était la peau de mouton.* Tant qu’il ne l’avait pas perdue, le reste n’avait pas
grande importance. Il ne s’agissait que de neuf têtes, après tout, et il
pensait qu’il lui serait possible d’en emprunter à Kiev, auprès de certains
amis exerçant des fonctions semblables aux siennes. En général, il n’y manquait
pas de malfaiteurs à exécuter.
* Peau de mouton qui sert de
parchemin, elle porte la liste des têtes.
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