Maurizio Serra, Malaparte, chez Grasset en 2011, en poche avec pas mal de
coquilles chez Perrin en 2012.
Une biographie passionnante de
l’écrivain italien. J’avais essayé de lire La Peau il y a quelque temps mais je n’avais pas du tout
accroché. Je me suis donc tournée vers cette grosse biographie.
Je ne vais pas vous re-raconter
la vie de Malaparte mais Serra ne laisse rien de côté : son nom allemands,
le combattant courageux de la Première Guerre mondiale, le correspondant de
guerre aux analyses lucides, le polémiste enragé, le fasciste, l’admirateur de
Mussolini (tant que ce dernier est fort) mais qui se présente ensuite en
victime du fascisme, l’admirateur de l’URSS, l’anticommuniste, un amour pour
les chiens, la fameuse villa qu’il aurait voulu léguer au parti communiste
chinois… L’homme n’est pas sympathique et son histoire est loin d’être simple.
La biographie est très complète, nourrie de documents d’archives et d’entretiens avec plusieurs témoins, essayant de se frayer un chemin parmi les multiples mensonges de l’écrivain, toujours prêt à tout revendiquer. Serra ne s’empêche pas de juger le personnage mais le fait avec mesure, en bon connaisseur de l’époque et du caractère de Malaparte. Ses analyses de son œuvre m’ont paru très bonnes et je pense essayer à nouveau de le lire, un peu mieux équipée maintenant.
Malaparte en confinement à Lipari en 1934. Non pas pour activités antifascistes comme il le dira mais pour avoir insulté un puissant du régime. Image Wikipedia. |
Pour tous ceux
qui s’intéressent à Malaparte bien sûr mais le livre permet aussi d’en
apprendre beaucoup sur l’histoire de l’Italie contemporaine (notamment à propos
des combats de 1914-18 ou de la montée du fascisme) et sur les intellectuels
italiens et européens avant, pendant et après le fascisme. À noter que La Peau aurait dû s'intituler La Peste mais le succès du roman de Camus engage Malaparte (qui avait donc eu la même intuition) à modifier son titre.
À lire donc : Kaputt et La Peau.
« Le monde, et surtout
l’Europe, sera jonché de cadavres : idées, sentiments, préjugés,
philosophies, conceptions morales, traditions. Nous rentrerons chez nous juste
à temps pour participer à d’incroyables et somptueuses funérailles. Et s’il
nous arrivera de mourir, rejoints par quelque balle du lieutenant Eluard ou du
capitaine Breton, nous ne laisserons aucun testament. »
Bonjour Nathalie. Cet auteur m'a toujours intrigué, je le connais bien mal et cette bio semble intéressante.
RépondreSupprimerElle est passionnante, très dense (ne se lit pas vite du tout) mais je crois qu'il s'agit de la bio de référence au sujet d'un bonhomme un peu compliqué à approcher !
RépondreSupprimerJE L'AVAIS ACHETé POUR LA BIB et tu me donnes envie de la lire
RépondreSupprimerbises de Lyon
Il faut se plonger dedans, c'est costaud mais très intéressant !
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