Roberto Bolaño, Un petit roman
lumpen, paru au Chili en 2002, traduit par
Robert Amutio, édité chez Christian Bourgois.
Un petit roman au titre
intrigant. Une virée internet m’apprend que lumpen en allemand signifie loque, chiffon…
Les parents de la narratrice et
de son frère (des jeunes gens) meurent au début du livre. Nous savons tout de
suite que ça ne se passe pas très bien, la jeune femme parle de
« délinquance ». En réalité, ce n’est pas tant cela qu’un vide qui
s’installe peu à peu dans sa vie et de son frère et qui défait les habitudes et
les repères. L’abandon du lycée, le besoin d’argent, l’importance de la télé,
la sexualité, la narratrice perd sa volonté et part un peu à vau l’eau. C’est
plus une déliquescence.
Le frère et ses amis ont idée
d’un « coup » pour rafler de l’argent mais c’est là où la narratrice
commence à changer.
Cette vie désaccordée s’inscrit
dans une ville (Rome) qui semble vide comme une sous-préfecture un dimanche
après-midi, simplement traversée à deux reprises par des jeunes en voiture,
hurlant, vitres ouvertes, « fascisme ou barbarie ».
Image Wiki |
C’est donc un tout petit livre, à
la narration réglée comme du papier à musique ce qui m’a paradoxalement déçue
puisque je m’attendais à quelque chose ayant la folie des Détectives sauvages.
Une petite tranche de vie qui
s’émiette et se remiette.
C’était comme si, en sortant du
travail, je pénétrais brusquement dans un tunnel de vent qui me faisait pleurer
sans raison. Un tunnel qui au début agissait de manière naturelle, provoquant
mes pleurs sans plus, mais qui, au cours des derniers jours, loin de créer une
habitude en moi, suscitait une énorme tristesse, une tristesse à laquelle je ne
pouvais faire face qu’en pleurant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
N’hésitez pas à me raconter vos galères de commentaire (enfin, si vous réussissez à les poster !).