La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



dimanche 26 octobre 2014

J’entreprendrais, vu l’ardeur qui m’allume, de rebâtir au compas de la plume ce que les mains ne peuvent maçonner.

Joachim du Bellay, Les Antiquités de Rome III, 1558.

Nouveau venu qui cherches Rome en Rome,
Et rien de Rome en Rome n’aperçois,
Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois,
Et ces vieux murs, c’est ce que Rome on nomme.

Vois quel orgueil, quelle ruine : et comme
Celle qui mit le monde sous ses lois
Pour dompter tout, se dompta quelquefois,
Et devint proie au temps, qui tout consomme.

Rome de Rome est le seul monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer s’enfuit,

Reste de Rome. Ô mondaine inconstance !
Ce qui est ferme, est par le temps détruit,
Et ce qui fuit, au temps fait résistance.
Goujon, reliefs provenant du jubé de Saint-Germain-l'Auxerrois,
1544, Musée du Louvre.
Je m'absente, je vous laisse en poésie avec des extraits de l'Anthologie de la poésie française du XVIe siècle, Gallimard, 2005.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N’hésitez pas à me raconter vos galères de commentaire (enfin, si vous réussissez à les poster !).