Joachim du Bellay, Les Antiquités de Rome III, 1558.
Nouveau venu qui cherches Rome en
Rome,
Et rien de Rome en Rome
n’aperçois,
Ces vieux palais, ces vieux arcs
que tu vois,
Et ces vieux murs, c’est ce que
Rome on nomme.
Vois quel orgueil, quelle
ruine : et comme
Celle qui mit le monde sous ses
lois
Pour dompter tout, se dompta
quelquefois,
Et devint proie au temps, qui
tout consomme.
Rome de Rome est le seul
monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer
s’enfuit,
Reste de Rome. Ô mondaine
inconstance !
Ce qui est ferme, est par le
temps détruit,
Et ce qui fuit, au temps fait résistance.
Goujon, reliefs provenant du jubé de Saint-Germain-l'Auxerrois, 1544, Musée du Louvre. |
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