Aug. M., Les Souterrains de Limoges, parution originale dans la presse en
1845, édité en livre aux Ardents éditeurs.
Authentique roman feuilleton du
XIXe siècle, avec ses charmes et ses défauts.
Nous sommes à Limoges, au XVIIe
siècle, dans un couvent d’hommes. Le jeune Martial, épris de science et de
connaissances occultes, est accusé d’être un loup garou et de dévorer les
petits enfants de la région. C’est le début. Ensuite… Martial meurt, se
réveille, s’échappe par un réseau de souterrains, retrouve son amie d’enfance,
rencontre une sorcière, etc.
Ce roman manie avec brio les
éléments d’un bon roman feuilleton : coïncidences qui se multiplient,
intrigues de succession, loup garou et sorcière, amours contrariées, château et
souterrains. Le XIXe siècle aime à se plonger dans le passé où tout
semble mystérieux, comme s’il s’agissait de l’âge des merveilles. Les couvents
sont notamment l’objet de fantasmes pour leur capacité à engloutir n’importe
qui dans un silence éternel. Dans cet univers fantastique, c’est bien entendu
la justice royale qui seule peut réinstaurer l’ordre. Il manque pourtant à ce
récit de la longueur. Le roman a été conçu pour paraître de semaine en semaine
dans la presse et non pour se déployer largement. 150 pages, c’est un peu court
pour bien développer les très nombreux personnages et décors et l’ensemble
apparaît un peu trop léger. De même, j’aurais bien ajouté un peu plus de
passion et de troubles des sens pour en faire un bon roman gothique (le décor
s’y prête), mais j’avoue avoir pris un grand plaisir à cette lecture originale.
Forbin, Intérieur d'église, 1838 détail, Musée des Beaux-arts de Marseille, M&M |
Mention spéciale pour la fin, car
l’auteur récupère un détail oublié pour dresser une scène… proprement terrifiante.
L’auteur d’ailleurs… La petite
préface suggère que ce « Aug. M. » pourrait être Auguste Maquet, le
nègre le plus célèbre d’Alexandre Dumas, qui avait été amené à se documenter
sur le XVIIe siècle pour son travail.
En effet, de l’extrémité opposée
du cloître et du côté de l’église, une ombre parut se glisser comme celle d’un
trépassé revenant demander aux vivants des prières pour son âme en peine.
Seulement, si l’ombre marchait sans bruit, elle avançait rapidement, et elle
eut parcouru toute l’étendue qui la séparait des deux moines, en moitié moins
de temps qu’il n’en eût fallu, à ce qu’il semblait, à un être que la vie
terrestre eût animé.
Je ne connaissais pas du tout cet ouvrage, je le note ces souterrains sont faits pour moi!
RépondreSupprimerJ'espère que cela te plaira.
SupprimerMais où trouves-tu tous ces incunables ?
RépondreSupprimerSur le site internet des Ardents éditeurs bien sûr !
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