Honoré de Balzac, Le Curé de village, 1841.
Un roman un peu trop
catholique pour moi.
Au début du livre, Balzac nous
fait le portrait de Véronique Sauviat, jeune fille assez simple de Limoges,
mais qui découvre les mystères de la vie dans un roman. Il s'agit de Paul et Virginie et non de la Comédie humaine, mais c'est bien l'art du
romancier qui décide de tout (ah, Honoré…). Ensuite, Véronique est mariée à un
vieux, laid et riche banquier. Je dois dire que la peinture de ce couple mal
assorti est assez réussie, Balzac montre là une réelle finesse d’analyse. Puis
le récit s'interrompt pour faire place à la relation d'un crime et de son
procès – au lecteur de lire entre les lignes. Enfin, Véronique devenue veuve,
se lance dans des travaux d'irrigation pour développer un village misérable des
environs de Limoges. N'ayez garde de la prendre pour une philanthrope – gens
froids et sans dieu – elle est animée par les sentiments les plus chrétiens
qu'ils soient. On est sous le signe de la repentance et de la rédemption.
Ce n'est rien de dire que j'ai
été gênée par le message du roman, qui est assorti de réflexions contre la
propriété, la démocratie, l'individualisme, etc.
et pour le droit d’aînesse et la monarchie. Les personnages critiquent vertement
la médiocrité de l’administration du temps qui gâche les talents de la jeunesse
et Napoléon reste le modèle du grand homme (ces romantiques…). C'est dommage,
car la description de la campagne inculte et de sa mise en valeur est très
intéressante et représente bien les préoccupations du temps quant au
développement de l'agriculture (comme dans ce roman de George Sand). Balzac a
visiblement des rêves de gentleman farmer
(comme dans Le Lys dans la vallée) et peut avoir lu Arthur Young. C'est aussi un roman où la province donne lieu à des développements
positifs. La campagne donne lieu à des peintures apaisantes, où les animaux et
les familles ont leur place. On fait facilement de Balzac l’écrivain de Paris,
mais il se préoccupe aussi des changements qui interviennent dans les campagnes.
Je remarque enfin que Balzac a
décidément le goût des narrations interrompues brutalement. Il aime les récits
à deux faces, agencées ici assez correctement.
Je note le personnage de la
mère de Véronique, figure forte et intéressante.
Bientôt, je ferai un sort à Hohoré de Balzac !!!
RépondreSupprimerIl y a beaucoup trop de livres à lire, je trouve. Tu as de la chance que je défriche pour toi !
SupprimerPas lu, mais je me ferais bien une nouvelle cure de Balzac, tiens (jeu de mots)
RépondreSupprimerMerci pour le tableau de guillaumin, superbe endroit dans la réalité aussi.
Je ne connais pas du tout la région, mais j'imagine que c'est très beau en effet.
SupprimerJe ne suis pas fan de Balzac ...
RépondreSupprimerCe n'est pas grave. Ceci dit, certains titres sont vraiment bons dans le lot.
SupprimerTrop catholique ? Tu m'intrigues !
RépondreSupprimerCe roman est très proche de ce qu'aurait pu faire Sand s'il n'y avait pas ce côté rédemption à tout crin.
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