Photo prise de pêche à la morue à Percé en 1925 |
Le mois Québec en Novembre de Karine est terminé, mais moi j’ai encore
des choses à vous raconter à propos du Québec.
Aujourd’hui, la morue (et les baleines, un peu aussi).
On retient en effet le nom de Jacques Cartier pour avoir
« découvert » le Saint-Laurent et le futur site de Montréal. C’est
faire bon marché des populations autochtones, mais également des pêcheurs
européens qui fréquentaient la zone depuis bien longtemps. En effet, à cause du
Carême et des différentes périodes de jeûne imposés par le calendrier chrétien,
l’Europe avait des besoins très importants en poisson. Les pêcheurs au fil des
siècles partirent de plus en plus loin à la recherche de nouveaux bancs, en
particuliers de bancs de morue, un poisson qui se conserve très bien salé ou
fumé.
C’est ainsi que les pêcheurs bretons et normands parvinrent jusqu’au
large de Terre-Neuve et sur les côtes de Gaspésie bien avant l’arrivée de
Cartier. Ils se contentaient de passer chaque année quelques semaines ou
quelques mois dans la région et repartaient avant l’hiver. Les Micmacs ont donc
eu l’occasion de croiser à plusieurs reprises les Européens avec qui ils
échangeaient, par exemple des peaux contre des outils.
Bien sûr, avec la création des colonies anglaises et françaises et
ensuite des Etats-Unis et du Canada, la pêche à la morue prit un essor
colossal, jusqu’à épuiser les bancs.
Nous avons ainsi appris qu’au XIXe siècle plusieurs compagnies de pêche à la morue installées en Gaspésie venaient de Jersey. Sur l’île Bonaventure était installée la maison du représentant de la compagnie Le Boutillier, venu de Jersey pour administrer ce petit domaine. Ce gérant était certainement le personnage le plus important de la région, de lui dépendait la vie de bien des familles.
Nous avons ainsi appris qu’au XIXe siècle plusieurs compagnies de pêche à la morue installées en Gaspésie venaient de Jersey. Sur l’île Bonaventure était installée la maison du représentant de la compagnie Le Boutillier, venu de Jersey pour administrer ce petit domaine. Ce gérant était certainement le personnage le plus important de la région, de lui dépendait la vie de bien des familles.
Ile Bonaventure. La maison du gérant de la compagnie Le Boutillier |
Le bureau du gérant de la compagnie |
Nous avons aussi visité un Magasin général reconstitué à l’Anse-à-Beaufils (tout près de Percé et de l’île Bonaventure). Attention, nous
sommes loin de la BD du même nom ! Le Magasin général appartenait en effet
à la compagnie de morue qui « avançait » aux pêcheurs tout le
nécessaire pour vivre pendant l’hiver (nourriture, graines, engrais,
vêtements…) à charge pour eux de « rembourser » en tonnes de morues
pêchées. On ne sortait jamais de ce système d’endettement à vie.
Des rangements fonctionnels avec des tiroirs en hauteur qui basculent pour montrer la marchandise au client.
C’est un endroit très agréable à visiter, car animé par des bénévoles
qui jouent pour les visiteurs les scènes entre le pêcheur et le patron du
magasin ou avec les employés. La famille qui est propriétaire du lieu a
reconstituer un authentique magasin général avec tout le bazar qui y était
vendu : conserves, sacs de farine, vêtements, chaussures, outils,
raquettes, traineaux, etc.
Un pêcheur réclamant quelques provisions au gérant du magasin (venu de Jersey) et la remise aux outils.
Et les baleines dans tout ça ? Il faut se rendre à Trois-Pistoles
où très tôt des basques ont utilisé une petite île au large lors de leurs
campagnes de chasse à la baleine en été. Sur la baleine on récupérait l’huile,
les os, les fanions. Là encore, les premières implantations étaient
saisonnières avant de devenir définitive. Des restes archéologiques ont été
découverts sur l’île aux Basques et sont exposés dans le petit musée local.
Aujourd’hui, tout est basque à Trois-Pistoles, une ville que les Québécois
connaissent pour sa fromagerie ! Il y a aussi un terrain pour jouer à la
pelote (basque bien sûr).
Des sceaux de communes basques avec des représentations de baleine, dont les reproductions sont présentées à Trois-Pistoles. Et une vue de l'Île aux Basques.
Instructif, non ?
Tous les billets sur le voyage au Québec : présentation générale ; les Escoumins et les baleines ; le tour de la Gaspésie ; l'île Bonaventure et le rocher Percé.
Ça donne envie de partir en voyage.
RépondreSupprimerJ'avoue que c'est un peu le but.
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