Mario Rigoni Stern, Hommes, bois, abeilles, traduit de
l’italien par Monique Baccelli, parution originale 1980, édité en France par La
fosse aux ours.
De cours récits dans la montagne.
J’ai repéré Rigoni Stern chez
Dominique et je le découvre au travers de ces petits textes, d’inspiration
autobiographique, racontant un art de vivre disparu. Les premiers textes
parlent de la guerre et d’une journée de chasse pendant la guerre. Il est
ensuite beaucoup question de chasse, de chamois, de lièvres et de chiens de
chasse et de longues marches dans la montagne. Puis c’est le rythme de vie des
abeilles. Les derniers récits racontent des métiers disparus mais qui ont
laissé des traces, quelquefois ténues, dans le paysage : la carrière de
marbre rouge, le charbon de bois, le four à chaux, le bûcheron… Et tout ce
monde mange de la polenta. C’est l’Italie du Nord et de la montagne, celle qui
est toute proche de l’Autriche.
L’humidité du bois, l’odeur de la terre humifère, les couleurs des feuilles de hêtre, du sorbier, du saule des chèvres, de l’aulne blanc tranchant sur le vert sombre des sapins et la splendeur flamboyante d’un merisier ; lui avec son chien.
C’est très calme, plein de
lenteur et de dignité, de petites bêtes, de silences, de neiges et d’habitudes
en voie de disparition. Il est question de la coexistence avec les bêtes,
sauvages ou non, de la vie avec le bétail, avec les abeilles, et du soin et de
l’attention qu’on leur apporte.
Un curé qui a toujours pratiqué
la chasse, avec une très drôle histoire de lièvre et de confession, un vieil
homme qui se souvient de tous ses chiens de chasse, un ouvrier qui chasse la
bécasse, les traces laissées dans la neige par un renard et un écureuil.
La vie simple qui palpite jour
après jour.
J.M. Sicilia, Sanlúcar de Barrameda, 2001, Centre Pompidou, RMN. |
Même s’il était devenu prêtre, il
n’avait pas fait vœu de renoncer à la chasse ; il est vrai que quelques
chanoines de la curie ne voyaient pas cette activité d’un bon œil, et c’est
sans doute la raison pour laquelle, dans les environs, on l’appelait « Don
Lièvre ». Mais ne parlait-on pas, jusque dans la Bible, de grands
chasseurs devant l’Éternel ? Et manger de la polenta et du gibier avec un
bon verre de vin, une fois de temps en temps, c’était sans doute moins qu’un
péché véniel. Beaucoup beaucoup moins qu’un péché véniel ; et mieux
encore, après cela on devient meilleur, meilleur au point de pardonner du fond
du cœur les médisances des commères, et de mieux comprendre les misères du
monde.
L’avis d’Hélène.
J'ai lu un autre titre (oui, dominique, sûrement à l'origine!)et ai l'envie de continuer.
RépondreSupprimerC'est un sujet sur lequel Dominique apparaît comme la coupable idéale. J'ai moi aussi d'autres titres de ce monsieur qui m'intéressent !
Supprimerun auteur que j'ai lu et relu au fil des années sans jamais me lasser
RépondreSupprimerla vraie littérature
Et moi je découvre, c'est un plaisir. Merci à toi !
SupprimerComme Dominique j'ai pas mal lu MRS, six ou sept recueils. Toujours avec un grand plaisir.
RépondreSupprimerÇa ne m'étonne pas vraiment toi.
SupprimerJ'ai déjà noté "Histoire de Tönle" du même auteur, il y a quelques jours, sur le blog A sauts et à gambades
RépondreSupprimer@JeLis : je l'ai aussi, il faut que je le lise.
RépondreSupprimerSi tu n'es pas trop pressée, on peut prévoir une lecture commune
RépondreSupprimer@JeLis : Excellente idée ! Voyons large ! Première semaine de juillet ? Genre le 2 ? Je dis ça complètement au hasard.
RépondreSupprimerLe hasard est assez éloigné et me convient très bien ! Je note le 2 juillet.
RépondreSupprimer@JeLis : parfait je signalerai à Sandrine la LC Rigoni Stern alors !
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