La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



vendredi 28 avril 2017

Le plus grand charme de la vie de vagabond est, peut-être, l’absence de monotonie.

Jack London, Les Vagabonds du rail, traduit de l’américain par Louis Postif, parution originale 1907. Le titre original est The Road et les traductions plus récentes y sont fidèles.

Un ensemble d’anecdotes.
Il ne s’agit pas ici d’un récit continu, mais du recueil d’anecdotes et d’expériences concernant un moment de la vie de London, celui où il a fait le hobo, voyageant de ville en ville entre Canada et États-Unis, passager clandestin à bord des trains, vagabond, mendiant. La forme ne rend pas le texte très agréable à lire, car il ne possède pas de réelle motivation, et puis on se perd un peu entre tous ces noms de villes et de gares.

Malgré ma jeunesse, j’hésitais devant la perspective d’un voyage d’une nuit entière, l’estomac vide, à l’extérieur d’un train roulant à toute allure à travers les abris contre la neige, les tunnels et les éternelles blancheurs des montagnes s’élevant jusqu’au ciel.

Mais c’est une tranche de vie pleine d’expérience. Je n’ai pas très bien compris les explications techniques montrant à quel endroit du train se cacher, mais j’ai bien vu que London avait aimé cette existence, où le lendemain est inconnu et incertain, ce jeu du chat et de la souris avec la police. Il prend un malin plaisir à raconter ses meilleures courses poursuites, mais ne rechigne pas à raconter non plus comment il se fait avoir quelquefois et doit aller en prison. On apprend que de nombreuses villes se livrent à la chasse aux vagabonds comme un système lucratif.
Colville, Voie ferrée au-dessus du marais, 1947, coll. privée.

London n’apparaît pas toujours comme étant sympathique, voulant toujours être plus malin et plus chanceux que les autres, et le lecteur ne peut s’empêcher de se demander ce qui se niche entre les silences (il a certainement participé à ce passage à tabac ?). Ce texte permet de mieux connaître le tempérament du jeune London et de rencontrer le groupe des hobos.

De temps à autre, dans les journaux, magazines et annuaires biographiques, je lis des articles où l’on m’apprend, en termes choisis, que si je me suis mêlé aux vagabonds, c’est afin d’étudier la sociologie. Excellente attention de la part des biographes, mais la vérité est tout autre : c’est que la vie qui débordait en moi, l’amour de l’aventure qui coulait dans mes veines, ne me laissaient aucun répit.




2 commentaires:

Sandrine a dit…

Je viens encore d'acheter un court texte de London réédité dans une petite maison avec une nouvelle traduction : on ne finit jamais de le (re)découvrir...

nathalie a dit…

Pour le moment je lis ce que j'ai en numérique, du coup je suis sur les anciennes traductions. Mais sa production est si vaste !