Agota Kristof, L’Analphabète, 2004, édité chez ZOE.
Agota Kristof raconte, en
français, comment elle a appris à lire auprès de son père instituteur en
Hongrie, appris à écrire à l’internat, comment, en fuyant la Hongrie
communiste, elle a ensuite appris le français. Elle raconte surtout comment la
langue hongroise a quasiment disparu de sa vie, la coupant de sa culture et la plongeant dans la solitude, alors
même que sa connaissance du français est due au hasard et à l’apprentissage.
Un livre très court, mais assez
riche et émouvant, car les souvenirs se mêlent aux réflexions et aux
interrogations. Chaque chapitre transcrit une étape : la lecture en
hongrois, la découverte du russe, le français appris par le hasard de la
migration, avec un aller et retour entre le passé et le présent. On parle d’un moment
où l’Europe accueillait véritablement les réfugiés.
Si Kristof éprouve un attrait
irrésistible pour l’écriture, elle raconte aussi le désert qu’il faut traverser pour
quitter une langue et en trouver une autre. On est loin des déclarations d’amour
à la langue française, on est plutôt ici dans l’ennemie qu’il faut apprivoiser
pour pouvoir vivre et écrire à nouveau. Une parole rare et intéressante.
Picasso, La Lecture, 1934, NY Met, M&M. |
Au début, il n’y avait qu’une
seule langue. Les objets, les choses, les sentiments, les couleurs, les rêves,
les lettres, les livres, les journaux, étaient cette langue.
Je ne pouvais pas imaginer qu’une
autre langue puisse exister, qu’un être humain puisse prononcer un mot que je
ne comprendrais pas.
Kristof est une auteure suisse, de naissance hongroise et de langue française.
ZOE est l’éditeur d’octobre pour « Un mois Un éditeur », malheureusement je risque de peu lire en octobre. Donc un
peu de patience…
Merci pour cette participation. J'ai essayé Agota Kristof il y a longtemps, c'était "Le grand cahier" et je devais être trop jeune pour un texte aussi dur...
RépondreSupprimerOui j'ai vu ce titre, mais cela a l'air très difficile en effet. Je ne sais pas si je le lirai ou pas.
SupprimerPour ZOE, j'ai deux livres en stock mais qui devront poireauter un peu je le crains.
Blblblblb
RépondreSupprimerBlblbl
RépondreSupprimerLa trilogie des jumeaux, qui comprend Le grand cahier, n'est pas difficile, même si complexe avec des niveaux de sens différents. C'est une lecture fabuleuse, qui m'a marquée à 20 ans et que j'ai déjà relue 3 fois.
RépondreSupprimerAh voilà le fameux commentaire ! Bon merci de m'encourager dans cette exploration de l'auteur. Les avis qu'on lit dessus ne sont pas très éclairants. Je continuerai donc.
Supprimer