Frances et Joseph Gies, La Vie dans une ville médiévale, traduit de l’américain par Christophe Jaquet, parution originale 1969, édité en 2019 aux Belles Lettres.
Un peu de vulgarisation historique pour aujourd’hui !
Comment vivait-on au quotidien dans une ville médiévale ? En l’occurrence à Troyes en 1250 ? Les auteurs détaillent chaque aspect de la vie quotidienne : les rues de la ville, la vie dans les maisons, les monnaies utilisées, la religion, la foire, hop tout y passe.
Un livre sur lequel je suis très partagée.
D’abord la date : 1969. Je me demande pour quelle raison les Belles Lettres ont senti le besoin de faire traduire un truc d’il y a 50 ans alors qu’il existe certainement des publications plus récentes sur le sujet. Durant ce laps de temps, la recherche historique et archéologique a bien avancé. Par exemple, grâce aux fouilles de l’INRAP, l’archéologie a beaucoup progressé. Et puis, de nouvelles problématiques sont apparues (l’économie, le petit peuple, les technologie…). Le livre manque un peu de concret, à mon goût, et généralise beaucoup de choses (les textes théoriques trop pris comme le reflet de la réalité).
Pourtant, je pense avoir deviné les raisons de cette traduction : c’est hyper bien fichu. On a affaire à de la vulgarisation efficace et pratique, compréhensible et lisible. Certains chapitres s’en sortent mieux que d’autres, mais la préparation des repas, les vêtements, les teintures, la musique, le fonctionnement des communes médiévales, la conception et la fabrication des vitraux de la cathédrale, tout cela est très bien expliqué. Il y a aussi un chapitre sur le fonctionnement de la foire qui est très intéressant. C’est un très bon livre pour un lycéen, ou pour toute personne aimant visiter les châteaux forts et les vieilles villes, ayant vu les documentaires sur Guénelon, mais peu habitué avec l’authentique langue universitaire. Il y a quand même pas mal d’indications techniques du style « tel objet vient d’être inventé, mais est encore rare » ou « tel truc ne sera inventé qu’à la fin du siècle », ce qui permet de s’intéresser à des sujets très simples et basiques de vie quotidienne qui sont tout à fait palpitants.
Donc, un avis positif, même si ce serait drôlement bien que ce livre soit actualisé.
Cette grande salle, basse de plafond, est froide et dépouillée. Sur les murs sont tendues des toiles de lin, qui peuvent être teintes ou décorées de broderies ; la tapisserie ne viendra que dans cinquante ans. Les tapis étant très rares dans l’Europe du XIIIe siècle, les sols sont recouverts de paille.
Leurs vêtements n’ont pas de poches, et ils doivent porter leur argent et autres effets dans une bourse ou une poche attachée à la ceinture, ou bien dans leurs manches. Ils sont chaussés de bottes aux bouts pointus et en cuir souple.
Merci Babelio et Les Belles Lettres pour la lecture !
Enseigne d'étuve, 13e siècle, calcaire, Musée d'histoire de Marseille. |
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