La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



vendredi 24 janvier 2020

Il était impatient de pénétrer les secrets de l’existence de ces purs catholiques.

Honoré de Balzac, L’Envers de l’histoire contemporaine, 1848.

Peut-être le dernier roman de Balzac. Le héros, si l’on peut dire, est Godefroid, un jeune homme falot, désabusé, qui a claqué ses rentes et qui est décidé à se trouver une sorte de retraite. Le hasard le mène dans une maison, à l’ombre de Notre-Dame, où vivent de bien pieuses personnes. Peu à peu il découvre l’histoire de leur vie et leur but. Il accepte également une étrange mission.
Nous voici plongés dans une conspiration de la charité parisienne. Tout cela est chrétien et royaliste bien sûr (c’est un peu agaçant), mais ce roman se lit agréablement grâce à l’insertion de plusieurs histoires dans l’histoire. Grâce à elles, nous sommes embarqués dans l’histoire révolutionnaire, riche en mystères et en rebondissements. Je regrette que celle de Madame de La Chanterie soit si mal traitée, car elle est propice à un excellent roman de 300 pages. L’ensemble montre une belle habileté dans la construction narrative.
Petite fatigue : ici le médecin juif est certes un sauveur, mais il incarne le mystérieux Orient compliqué (et pourtant il est polonais) et il aime l’argent. Pffff.
Il est fait allusion au Médecin de campagne et effectivement ce roman en constitue un parallèle.

Pour mon début, j’ai trouvé la plus extraordinaire de toutes les infortunes, un sauvage accouplement de la misère et du luxe ; puis des figures d’une sublimité qui dépasse toutes les inventions de nos romanciers les plus en vogue.

H. Braekeleer, L'Homme à la fenêtre, 1875, Musées royaux Bruxelles.


4 commentaires:

keisha a dit…

Pfff oui, mais bon, Balzac est de son époque?
Le médecin de campagne , un jour je le lirai ^_^

nathalie a dit…

Ce n'est pas toujours un compliment d'être de son temps ! Et puis, si on veut, on peut devancer ton temps ! Na.

claudialucia a dit…

Et oui, à notre époque on dirait que Balzac est de "droite" (extrême ?): "J’écris à la lueur de deux vérités éternelles : la religion, la monarchie, deux nécessités que les événements contemporains proclament, et vers lesquelles tout écrivain de bon sens doit essayer de ramener notre pays.". En même temps, il ne se prive pas de porter sur la société légitimiste ou pas, un regard critique qui n'épargne personne.

nathalie a dit…

En matière d'idéologie je n'attends pas grand-chose d'un type du XIXe siècle. En l'occurrence, ce roman est plaisant par sa construction, plus que par les personnages ou le style.