La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



lundi 25 juillet 2011

Le temps passe, une poudrée d'âge, un filet de temps s'est sauvé.

Kalevala, épisode 1.
Elias Lönnrot, Le Kalevala. Épopée des Finnois, traduit du finnois par Gabriel Rebourcet (1e éd. 1849), Paris, Gallimard, 2010.

Les plus attentifs d’entre vous ou ceux qui me connaissent un peu savent que je vais passer une semaine en Finlande, l’avion décollant à l’heure où paraîtra ce billet.
Étant curieuse de ce pays si exotique – je vous rappelle que je vis à Marseille – je me suis penchée sur la mythologie de là-bas : le Kalevala. Comme je suppose que vous en savez autant que moi (?), je vous propose une mini-série pour toute la semaine.*


    D’abord petit point historique : le texte que nous avons est issu du travail d’un médecin linguiste, Elias Lönnrot qui a parcouru le territoire de la Finlande dans les premières années du XIXe siècle pour recueillir les chansons anciennes traditionnelles, racontant la magie des chamanes et la vie des héros. Lönnrot était persuadé que ces morceaux constituaient en réalité des fragments d’une grande épopée perdue (cela vous rappelle peut-être un épisode écossais ?). Il transcrit donc les milliers de vers, poèmes, dictons qu’il recueille, et comme un barde reliant entre eux des épisodes dispersés, il compose Le Kalevala ou les Vieilles Chansons caréliennes du peuple finnois d’antan qui paraît en 1835 en 16 chants, la version définitive de 50 chants (près de 22800 vers) paraissant en 1849. À l’époque, la Finlande vient enfin d’être détachée de la Suède (Congrès de Vienne de 1815 – on remodèle l’Europe après Napoléon) pour être offerte à la Russie. Les Finlandais explorent leurs origines, leur langue, leur culture et le sentiment national se forge progressivement. Lönnrot et beaucoup d’autres scientifiques observent, recueillent, étudient et explorent les campagnes finlandaises.

Ça commence comme ça : 

Le désir têtu me démange,
l’envie me trotte la cervelle
d’aller entonner la chanson,
bouche parée pour le chant mage
égrenant le dit de ma gent,
la rune enchantée de ma race.

Les mots me fondent dans la bouche,
grains de gorge, pluie de paroles,
ils se ruent, torrent sur ma langue,
ils s’embruinent contre mes dents.

Photographie d’A.-N. Normand, Les rapides ou cascades d'Imatrankoski,1890, Paris, Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, RMN.
* Les billets sont programmés, je lirai les commentaires à mon retour.

2 commentaires:

Dominique a dit…

Autant j'aime la littérature nordique autant j'ai unb peu de mal avec les sagas, je m'y ennuie un peu

Lystig a dit…

d'ailleurs, "saga", c'est un mot... de là haut !

donc : god rejse og god ferie !
(désolée, je ne comprends pas le finnois (groupe finno-ougrien)