Olga Grushin, Le Kiosque, traduit de l’américain par Alain Defossé, 1e
éd. 2010, Paris, Payot, 2011.
J’avais vaguement entendu parler
de ce livre à sa sortie et quand Valou a proposé de le faire voyager, j’ai sauté
sur l’occasion.
L’histoire ne se passe pas dans
un lieu et une époque identifiés précisément mais tous les noms des personnages
sont russes et l’atmosphère est celle d’une grande ville, où tous les désirs
individuels sont enfouis, où toute parole sortant de la norme est brimée, où
des hommes peuvent vérifier les papiers pour rien. Le monde de la Russie
soviétique. Nous suivons pendant un an la vie d’une petite famille, Anna et son
mari Serge, la mère d’Anna qui ne parle plus depuis des années et Alexander,
leur fils qui sèche l’école et traîne dans la ville. Juste à côté de leur
appartement, une petite file d’attente commence à se former devant un kiosque
de la ville, un de ces kiosques ouverts quand ils le veulent, plus ou moins
achalandés en marchandises diverses dont, on ne sait jamais, on peut toujours
avoir besoin. Les rumeurs les plus folles circulent… peu à peu les choses se
précisent. C’est dans ce kiosque que seraient vendus les 300 billets du concert
exceptionnel que Selinsky, un compositeur parti il y a longtemps en exil, doit
donner. Peut-être… Cela vaut-il la peine de faire la queue tous les jours, à
toutes les heures, en attendant le moment utopique de la vente des
billets ? Rumeur après rumeur, les gens de la queue vivent et discutent.
Brassaï, Kiosque, v. 1930-1932
Paris, Centre Pompidou, image RMN.
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Par la fenêtre ouverte, il
entendit un enfant appeler sa mère d’une voix stridente, le coup de fusil d’un
pneu qui éclatait à quelques rues de là, un froissement sec d’ailes comme un pigeon
plongeait d’une gouttière. Un petit silence s’étendit languissamment dans la
flaque de soleil poussiéreuse devant lui. Il ne voulait pas poser la
question ; il voulait poser la question ; il ouvrit la bouche, prêt à
entendre quelque vérité prosaïque, comme une pierre froide qui sombrerait dans
sa poitrine.
C’est un roman qui ne m’a pas conquise mais auquel je trouve beaucoup de charme, je l’aurais peut-être plus apprécié à un autre moment. On oscille entre les descriptions des actions des personnages, privés de vie à force d’habiter cette ville, et pour lesquels la perspective du concert est une unique occasion d’imprévu et de fête, et leurs souvenirs et rêves d’avenir, faits de poésies et de magie.
Merci Valou ! Si vous voulez vous aussi le recevoir, adressez-lui un message.
moi même je n'ai pas été totalement conquise...mais bon, le portrait de la ville soviétique était intéressant..mon problème tenait à la plupart des personnages...contente de t'avoir fait venir ce livre, dans cette belle ville de Marseille...et jalouse de savoir qu'il va y passer un peu plus de temps !
RépondreSupprimerOui cette façon indéterminée de rendre la ville soviétique est intéressante. J'espère que le livre te ramènera quelques rayons de soleil à son retour.
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