Oscar Wilde, Salomé, écrit en français, 1e éd. en français
1893, traduit en anglais par Alfred Douglas et Oscar Wilde. Lu dans l’édition
bilingue, avec les illustrations d’Audrey Beardsley de 1894, Paris, GF, 2006.
Comme annoncé précédemment, j’ai lu Salomé, une pièce de théâtre qu’Oscar Wilde a écrit
directement en français. Une très belle pièce.
L’histoire est celle rapportée
par les évangiles à quelques variantes près.
C’est une pièce en un acte, qui
se déroule le temps du banquet d'Hérode, le temps de l’action étant celui de la
représentation. Sur une terrasse du palais d’Hérode, pendant la nuit, Salomé
sort de la salle du festin. Elle exige de voir le prophète Iokanaan (alias
Jean-Baptiste) que le roi a fait emprisonner dans une citerne. Elle le voit et
le désire aussitôt. Devant la vacuité de son désir, ne lui reste qu’une
ressource. Elle va danser pour Hérode, le roi faible et craintif, qui devine
autour de lui la présence de l’Ange de la Mort. Elle danse et réclame, pour
elle seule, la tête de Iokanaan.
Salomé et Iokanaan, illustration de Beardsley, 1894, Wikipedia. |
Il s’agit d’une très belle pièce,
à la langue simple et lancinante. Chaque personnage scande son thème, sans
communiquer avec les autres. Les imprécations du prophète croisent les
avertissements d’Hérodiade à Hérode (Il ne faut pas la regarder),
les demandes d’Hérode (Salomé, dansez pour moi) et le désir de
Salomé (Je baiserai ta bouche, Iokanaan). Les dialogues n’en sont
pas, chacun ressassant à voix haute sa musique intérieure.
Elle ressemble à une petite princesse qui porte un voile jaune et a des pieds d'argent. Elle ressemble à une princesse qui a des pieds comme des petites colombes blanches... On dirait qu'elle danse.
La pièce est froide et sensuelle
tout à la fois. Froide en raison du vide intérieur des personnages, de la
lumière de la lune qui tombe sur les acteurs et du sentiment de la mort.
Sensuelle par la force du désir de Salomé, seul personnage réellement vivant et
agissant, mue par une passion subite et fatale.
Comme il est maigre aussi !
Il ressemble à une mince image d’ivoire. On dirait une image d’argent. Je suis
sûre qu’il est chaste, autant que la lune. Il ressemble à un rayon d’argent. Sa
chair doit être très froide, comme de l’ivoire… Je veux le regarder de près.
Cela m’a donné envie de relire
Flaubert, Hérodias et Salammbô, d'écouter l'opéra de Strauss. Participation au mois Oscar Wilde et au défi victorien d'Aymeline :
Merci pour ton billet :D Il faut absolument que je lise Salomé !
RépondreSupprimerJe l'avais lue et étudiée pour mon mémoire de DEA sur la femme fatale en littérature !!!! et bien sûr j'avais enchaîné avec "Herodias" et "Salammbô", deux oeuvres essentielles !
RépondreSupprimerAymeline : en un acte en plus, c'est donné !
RépondreSupprimerGeorge : les Flaubert sont des lectures un peu anciennes je dois bien avouer. C'est vrai qu'en matière de femme fatale elle se pose là, Salomé !
Il y a également "Salomé" un film réalisé en 1974 d'après Oscar Wilde par un cinéaste italien mort depuis : CARMELO BENE.
RépondreSupprimerEn 2011, il y avait eu une rétrospective Carmelo Bene lors du FID et si je me rappelle bien ce film y figurait.
Il y a dans le film des images oniriques , plutôt cauchemardesques à vrai dire, très inspirées de l'univers de Gustave Moreau et . Grand !
Je n'ai pas lu Hérodias. En revanche, j'ai lu Salaambô quand j'avais une quinzaine d'années... un cadeau d'une amie! J'en suis restée traumatisée, et vaguement fâchée avec Flaubert. Je pense que j'étais beaucoup trop jeune et qu'il faudrait que je le relise, mais je ne sais pas si j'arriverai à trouver un jour la motivation nécessaire.
RépondreSupprimerMerci anonyme (euh Ysa ? ). Pour tout savoir sur les Salomé de Wilde, il faut regarder le catalogue de l'expo d'Orsay, on y compare différents films et opéras. Mais je n'en ai vu aucun.
RépondreSupprimerMarie : mais tu as le temps pour t'y remettre !
Je te félicite d'avoir lu cette pièce de théâtre car elle est géniale. De mon côté, j'ai fait mon mémoire de recherche en M2 sur la danse de Salomé donc je t'encourage effectivement à lire le conte de Flaubert in Trois contes. Salammbô est beau mais plus assommant. Sinon, tu as la parodie de Jumes Laforgue dans Les Moralités Légendaires qui est trop sympa ;)
RépondreSupprimerTu as aussi des poèmes de Banville sur Salomé supers mimis!:)
Bonjour Laure ! Pour être exact, dans le cas de Flaubert il s'agira d'une relecture. Je connais quelques poèmes de Banville mais pas plus. En revanche je ne connais pas Laforgue.
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