Jacques-Olivier Bosco, Le Cramé, Marseille, éditions Jigal, 2011.
Voici un bon polar à la française.
Le fil narratif : le héros principal est le
Cramé, un gangster, braqueur de banques, découvre qu’il y a un traître dans sa
bande et décide de découvrir son nom d’une façon que je ne dévoilerai pas.
D’ailleurs je ne dirai rien de l’intrigue, haute en rebondissements peu
vraisemblables, cela fait partie du charme du roman. Disons que l’action
s’ouvre en plein braquage qui tourne mal.
J’ai commencé ma lecture en étant sceptique car le
roman n’est pas exempt de clichés (le bandit avec code d’honneur qui s’oppose
au caïd minable, les filles en combinaison de cuir, etc.) mais je l’ai achevé
en le dévorant car l’auteur tire le meilleur parti de ces clichés pour nourrir
son récit et lui ajouter de l’humour et de l’épaisseur. Ainsi ce fameux sens de
l’honneur conduit notre Cramé à prendre des décisions étonnantes, ce qui permet
à l’intrigue de rebondir de façon tout à fait savoureuse. Les flics et les
bandits sont tous des fans de cinéma et les uns comme les autres miment leurs
héros avec blousons de cuir, gauloises et positions choisies. Si l’on fume des
gauloises comme dans les années 50, la réglementation sur le tabac renouvelle
le motif de façon amusante. Le récit est entraînant, mené au rythme des
voitures (grosses cylindrées pour les bandits et Clio pour la police), des
flingues de divers calibres, des interrogatoires musclés et des yeux noirs
(oui, il y a du Sicilien dedans).
École française, La Bande à Bonnot :
l'attaque de la succursale de la Société
Générale
entre 1925 et 1940 (l'attaque a eu lieu le 14 décembre 1911)
Marseille, MuCEM, image RMN
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Ce qui l’avait mené là, les bras en V derrière le
dossier de sa chaise, le collier anti-émeute tailladant ses poignets. Deux
autres inspecteurs, des molosses type Rottweiler, gardaient la porte dans son
dos, bras croisés, ils portaient le jean moule-bite et le blouson en cuir noir
marchandé aux puces de Saint-Ouen mais auraient très bien pu être sapés de
costards froissés et délavés, leurs têtes coiffées d’un chapeau mou, à la façon
des flics brutaux des années cinquante.
Grand merci aux éditions Jigal et à Vendredi Lecture pour cette lecture originale.
Il parait qu'en ce moment à Marseille, la réalité dépasse la fiction.
RépondreSupprimerOui ! mais le roman se déroule à Paris et en banlieue parisienne, le Sud ne reste qu'un horizon rêvé.
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