Nancy Huston, Les Variations
Goldberg. Romance, écrit en français, Paris, Seuil, 1981.
Liliane s’installe au clavecin,
dans sa chambre, et joue, devant 29 personnes, des proches qu’elle a réunis
pour l’occasion. Elle joue Les Variations Goldberg, composées par Bach en 1740. Et nous
plongeons dans les pensées de chacune des personnes présentes, de la musicienne
à la tourneuse de pages – comment un écrivain pourrait-il rendre l’attention à
la musique ? D’autant que le cerveau des auditeurs ne s’arrête
jamais : il écoute, pense à la lumière qu’on a oublié d’éteindre, à
d’anciens amants, à la musique bourgeoise, à des ballades irlandaises… Nancy
Huston donne 32 fragments du monologue intérieur de toutes les personnes présentes
dans la pièce, suivant la progression des Variations, avec une pause entre chaque, avec un changement de
rythme et de voix à chaque fois.
Les voix s’entrecroisent sans
chercher à forger un récit (pas comme dans un roman chorale où chaque narrateur raconte
sa version des faits), il s’agit simplement d’ajouter quelques pages à ce
concert, de le remplir un petit peu. Un peu comme dans une soirée où l’on parle
avec plein de gens sans tout comprendre de leur identité et de leurs liens.
Cézanne, Jeune fille au piano ou L'Ouverture de Tannhäuser, vers 1869, musée de l'Ermitage, image M&M. |
C’était la première fois que je
lisais un roman de Huston, j’avais choisi celui-ci à cause de Bach, je suis
intéressée mais pas conquise. Je le considère comme un exercice de style très
réussi, d’une lecture très agréable mais je me demande ce qu’il en est quand
elle se jette dans le roman. Je compte donc lire d’autres œuvres de Huston, ma
curiosité est éveillée.
Ici, personne ne pleure, personne
ne pleurera. La musique de chambre n’a pas été faite pour ça. Les gens
s’assemblent, plus ou moins sur leur trente et un, pour assister au déroulement
d’un rituel. Corrida en sol majeur. Mais
qu’espèrent-ils y ressentir ? Et qu’est-ce que j’y ressens ?
Challenge les 12 d'Ys, catégorie "auteur francophone", 7/12.
Je n'ai jamais lu Huston non plus, mais ce titre-là ne me tente pas bien, je crois que je m'ennuierais à cette lecture...
RépondreSupprimerC'est une curiosité... vaut mieux écouter Bach.
RépondreSupprimerexercice impressionnant en effet!
RépondreSupprimerje ne connais pas du tout l'auteur.
D'un point de vue de l'exercice c'est très réussi !
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