Catherine Meurisse, Mes hommes
de lettres, Paris, Sarbacane, 2008.
Souvenez-vous, ma sœur m’avait
offert Le Pont des arts et elle m’avait
parlé de ce volume, une histoire littéraire amoureuse, dessinée et
humoristique. C’était pour moi !
Meurisse fait l’histoire de la
littérature française, un Lagarde et Michard en plus distrayant mais aussi
érudit. Le début est très intéressant : consacré au Moyen Âge, on suit
Renart, Roland et sa chanson, les diverses versions des romans de Chrétien de
Troyes… c’est très document et amusant, on comprend beaucoup de choses.
La fin du Moyen Âge, sous les yeux d'un des moutons de Panurge |
Nous
enchaînons avec Rabelais et la Pléiade dont les membres traversent les rues du
Quartier latin comme un groupe anglais bien connu traverse Abbey Road. Montaigne
se raconte sur le divan d’un psy compréhensif. Nous passons au XVIIe
siècle : Gérard Philippe incarne le Cid et Louis XIV conclut, voltairien
« Finalement, le XVIIe siècle, c’est un peu moi »,
installé en un portrait de Rigaud après s’être plié à toutes les allégories de
Charles Brun. Le XIXe siècle et ses grandes figures est un morceau
de bravoure particulièrement réussi. Victor Hugo bascule comme un culbuto sous
le poids de sa grosse tête.
Gautier nous raconte sa bataille d’Hernani. Sand
n’est pas oubliée, savante, humaine, entourée d’hommes de lettres à la susceptibilité
fragile.
Crises de Musset, les soins du médecin et la sollicitude de Sand. |
Rastignac nous raconte Balzac et décrit la fameuse pension Vautrin. Sont évoquées les funérailles de Balzac (les images sont là). La
première moitié du XXe siècle est évoquée par un fil directeur
amusant : tous les chefs d’œuvre dont Gallimard a refusé le manuscrit,
très drôle.
Proust vient de recevoir le Goncourt, il est devant les journalistes... |
Lui et le coup de la madeleine, un truc de star |
Cocteau ressaiera avec un petit beurre... |
Les hommes de lettres sont des
stars dont on se moque gentiment, avec familiarité et affection. On retrouve
leurs portraits supposés, leurs petits tics, leurs citations, les anecdotes,
les tableaux et sculptures schématisés. Réjouissant ! À savourer tranquillement.
Compte pour : le challenge Balzac et le challenge George Sand.(il y a aussi Maupassant mais il apparaît trop peu pour compter vraiment)
Je voulais me lâcher sur les libellés mais le nombre de caractères est limité... Il y aurait eu : Chrétien de Troyes, Pléiade, Joachim du Bellay, Rabelais, Montaigne, Corneille, Molière, Racine, Voltaire, Rousseau, Diderot, Victor Hugo, Chateaubriand, Gautier, Sand, Balzac, Flaubert, Maupassant, Zola, Proust, Céline, Colette, Sartre, Beauvoir et de nombreux figurants (de Boileau à Gide).
Si cet article est capable de me faire sourire avant la fin de la première tasse de thé de la journée, pas de doute, je note, je note!
RépondreSupprimerBonne journée!
Note, note, il y a de quoi beaucoup sourire !
RépondreSupprimerIl faudrait que je le trouve !!! j'adore l'air désespéré de Sand ;) !
RépondreSupprimerÇa te plairait ! Sand est très bien traitée, au milieu de tous ces fous !
RépondreSupprimerDécidément les albums de cette dame ont l'air bien tentants.
RépondreSupprimerOui, deux que je lis et modestement, je plébiscite.
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