Aujourd’hui, place à deux
déceptions. Des livres réussis, dont je vois bien les qualités, et donc qui ont
droit à un billet (contrairement à d’autres, directement passés à la trappe)
mais qui m’ont laissée à la porte.
Quelques mots donc sur
Théodoropoulos et sur Vacca.
Takis Théodoropoulos, Le
Va-nu-pieds des nuages, paru en 2010,
traduit du grec par Gilles Decorvet, édité en France par Sabine Wespieser,
2012.
Les dieux de l’Olympe, fatigués
du sempiternel sentiment de supériorité d’Athènes et de la fierté que la ville
a d’elle-même, voyant que la guerre contre Sparte et qu’une épidémie ne
suffisent pas à lui faire rabattre son caquet, trouve un moyen original pour
que la cité arrogante doute de tout et d’elle-même et de ses institutions et de
sa satanée Démocratie : renforcer l’influence d’un homme à
« l’intelligence pas banale », Socrate. Un Démon lui est dépêché à
cet effet. Le but étant qu’Athènes se mette à douter de ses propres mots. Par
ailleurs, comme Athéna ne veut pas non plus que trop de doute s’empare de sa
ville chérie, elle se débrouille pour qu’Aristophane prenne Socrate pour cible
de sa nouvelle comédie.
Le Démon est le narrateur du
roman, il s’adresse à l’écrivain.
C’est érudit et drôle, on sent
que la familiarité avec la langue grecque ajoute beaucoup au talent de
Théodoropoulos. Cela donne envie de mieux connaître Aristophane et Socrate. Et je note l’allusion à L’Âne d’or d’Apulée et au Nez de Gogol.
Mais… c’est le second livre que je lis de cet auteur et je suis déçue de constater un manque de renouvellement, comme s’il avait une recette bien établie. Donc, c’est très plaisant mais je suis quand même déçue. J’avais préféré Le Roman de Xenophon.
Mais… c’est le second livre que je lis de cet auteur et je suis déçue de constater un manque de renouvellement, comme s’il avait une recette bien établie. Donc, c’est très plaisant mais je suis quand même déçue. J’avais préféré Le Roman de Xenophon.
Compte pour le pari hellène.
Aphrodite accroupie dite
Vénus de Vienne
Réplique romaine du
1er- 2e siècle ap J.-C. (d'après un bronze de la
période hellénistique), Paris,
musée du Louvre, image RMN.
|
Paul Vacca, La petite cloche
au son grêle, 2008.
Ici, le narrateur est un petit
garçon, dont le père tient un bistrot dans une petite ville. Un jour, il
découvre La Recherche du temps perdu et
toute sa vie (ainsi que celle de ses parents et amis) en est chamboulée.
Je dois avoir le cœur sec parce
que ce roman (qui remporte de grands succès sur la blogosphère) ne m’a pas du
tout touchée. Oui, c’est charmant mais… l’écriture ? Nous sommes dans une
prousterie en bonne et due forme (comme d’autres font des austeneries pour
reprendre le mot d’Alice) avec tous les accessoires et je reconnais que
certaines idées m’ont fait sourire : la généralisation de l’expression
« faire catleya » à tout le collège et l’augmentation brutale du prix
des madeleines.
Comme le dit la boulangère
« C’est que cette délicieuse pâtisserie porte en elle l’immense édifice du
souvenir. Dame, ce n’est pas rien, ça ! ».
Mais l’ensemble m’a paru manquer
de saveur. Il faut dire que la problématique est la même que dans le roman
d’Annie Ernaux, La Place, et qu’il est
difficile de soutenir la comparaison du point de vue de la littérature et de la
violence sociale.
Mais merci à Miss Alfie pour avoir pensé à me prêter ce livre !
6 commentaires:
Ah, enfin un avis dissonant sur le livre de Vacca ! Je commençais à me demander si je ne passais à côté d'un truc...
Mais en fait, non. Que ce soit une prousterie, passe encore, mais que ça rappelle "La place", NON MERCI ! Je suis totalement hermétique à Annie Ernaux.
Mais le problème est que c'est très très en-dessous d'Ernaux et que c'est juste la thématique qui la rappelle. En rien la force.
Bon comme cela c'est dit! Je préfère me plonger dans Proust! Je commence enfin! cette fois-ci je tiens le bon bout!
Commence par "Sur la lecture" c'est court et très beau et c'est une très belle introduction à "Combray".
Je viens de terminer le roman de Xenophon que j'ai bien apprécié. Grosse ou petite déception pour celui-ci?
En passant, le challenge hellène court-il toujours? j'aurais plusieurs billets mais pas pour tout de suite il faut que je termine d'abord le carnet macédonien (peut être peut il aussi entrer dans ton challenge?
J'avais bien aimé Xénophon, petite déception pour Socrate. Le pari hellène court jusqu'à la fin octobre, ça te laisse le temps d'ajouter des tonnes de billets !
Enregistrer un commentaire