Jirô Taniguchi, Un zoo en
hiver, paru en 2008, traduit du japonais
par Corinne Quentin, édité en France par Casterman.
Les mangas de Taniguchi sont bien
connus en France, j’en ai lu plusieurs et j’ai parlé ici du Sommet des dieux dont les dessins m’avaient particulièrement
impressionnée. Dans Un zoo en hiver,
il est dans une veine plus intimiste et d’inspiration plus autobiographique,
puisqu’il est question d’un dessinateur parvenant sa première histoire de manga
dans une revue. Nous suivons le héros, Hamaguchi, jeune homme timide et
renfermé, travaillant au début dans une fabrique de textile à Kyôto et
dessinant pour lui-même les animaux du zoo. Il quitte cet emploi pour devenir
assistant d’un mangaka à Tokyo. Il découvre ce mode de vie particulier, où il
faut fournir des histoires dans des délais impartis, avec un maître qui crée
l’histoire et des assistants qui complètent les décors, posent les couleurs,
etc. Un travail d’équipe où certains s’effacent devant d’autres. Un lieu de
concurrence aussi : il faut publier sa propre histoire, peut-on rester
assistant toute sa vie ou avoir un jour son propre atelier ? Les rapports
humains sont complexes.
C’est aussi le Japon de
l’après-guerre où les jeunes filles ne sortent pas sans chaperon, où l’on
habite sur son lieu de travail, où l’individualisme est timide.
Un manga beau et sensible. Tout
passe par le regard silencieux et triste du personnage principal.
Je ne savais pas de quoi celui-ci parlait. Ca me donne encore plus envie de le découvrir.
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