C’est l’histoire de Macondo,
village perdu au milieu de la forêt d’un pays d’Amérique du Sud, devenu ville
prospère et bientôt ruine dévorée par les fourmis. C’est l’histoire d’une
famille, les Buendia, où tous les hommes ont les mêmes prénoms et où les femmes
parcourent les couloirs des maisons l’âme en peine. C’est aussi l’histoire de
la maison des Buendia tenue par la mère, Ursula, qui a la mémoire de la famille
et du village.
Macondo était alors un village d’une vingtaine de maisons en glaise et en roseaux, construites au bord d’une rivière dont les eaux diaphanes roulaient sur un lit de pierres polies, blanches, énormes comme des œufs préhistoriques. Le monde était si récent que beaucoup de choses n’avaient pas encore de nom et pour les mentionner, il fallait les montrer du doigt.
C’est un peu plus compliqué pour
entrer davantage dans les détails (mais pour le résumé bien planplan y a Wiki).
L’idée est de se perdre, se
perdre dans les méandres de la famille et de tous ces Aureliano et ces José
Arcadio qui procréent à tour de bras tout en demeurant dans une constante
solitude. Les bébés apparaissent, alors que les mères s’effacent, de plus en
plus petites et invisibles. Seule la mémoire d’Ursula permet vaguement de
contenir tous les événements, mais la ruine de la maison est annoncée dès le
début. La mémoire et le passé des hommes sont voués à disparaître.
« Les années de maintenant ne sont plus comme dans le temps », avait-elle coutume de dire, sentant la réalité quotidienne lui échapper des mains.
Illustration de Gustavio Pérez trouvé sur le blog El sexto nivel |
C’est un conte sur l’Amérique du
Sud, un village de pionniers dans une forêt. On y croise un galion espagnol,
des prostituées françaises, des hommes d’affaires américains, une guerre
civile, une dictature, une bananeraie, des ouvriers massacrés…
C’est aussi un monde où les
coïncidences trop énormes, le merveilleux, la magie ont leur place dans les
cartes où on lit l’avenir, dans les manuscrits d’un gitan, dans les bêtes
bizarres qui naissent, dans la force surhumaine, etc. Macondo est un en dehors
du monde et obéit à ses lois propres. La simplicité de la langue présente les
événements les plus extraordinaires comme ordinaires et évidents que rien ne
les distingue.
Dès lors ils surent que les obsessions dominantes l’emportaient sur la mort, et ils recommencèrent à être heureux avec la certitude qu’ils continueraient à s’aimer dans leur devenir de fantômes, longtemps après que d’autres espèces animales à venir auraient ravi aux insectes ce paradis de misère que les insectes finissaient de ravir aux hommes.
Il y a de la part de l’auteur beaucoup
d’affection pour ce village disparu et oublié qui a un goût d’enfance, pour ces
personnages qui se rêvent un destin mais qui demeurent obstinément seuls.
Alors commença à se lever le
vent, tiède et tout jeunet, plein de voix du passé, des murmures des géraniums
anciens, de soupirs de désillusions encore antérieures aux plus tenaces
nostalgies.
Je retiens le bruit des fourmis
qui rongent la maison qui empêche de dormir.
Il s’agissait d’une lecture
commune menée par Cryssilda, j’ai deux semaines de retard (livre touffu) mais
me voici.
Ah, quelle lecture ! Quel conteur que ce Garcia Marquez !
RépondreSupprimerUne découverte pour moi, un grand plaisir aussi.
Supprimerun souvenir excellent mais lu il y a trop longtemps, à relire donc!
RépondreSupprimerIl est en bonne place dans ma PAL. J'avais adoré "De l'amour et autres démons". Un conteur merveilleux !
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