Les fresques se trouvent sur le mur situé entre le choeur et la nef et à l'intérieur du choeur. |
Cet été, entre autres choses, je suis allée dans le Berry, du côté de
chez Syl. Bien entendu, j’en ai profité pour re-re-visiter la maison de GeorgesSand qui n’a pas changé d’un iota, sauf que la boutique s’est prodigieusement
agrandie ! Et j’ai re-re-vu l’église de Vic avec grand plaisir.
Vic est un bled avec une toute petite église couverte de fresquesromanes remarquablement conservées. Elles avaient disparu sous un enduit et un curé du XIXe siècle les a découvertes. L’édifice a été classé grâce à l’incomparable Prosper Mérimée.
Au centre du mur, un Christ trônant dans sa mandore (le truc en forme d'amande) et dessous un petit agneau pascal.
Les rois mages à gauche, guidés par l'étoile et déjà une Adoration du nouvel enfant. |
Il s’agit de fresques, c’est-à-dire d’une peinture réalisée dans un mortier frais. L’avantage est sa solidité : la peinture en séchant s’incorpore véritablement à l’enduit et donc au mur. Seul le bulldozer ou la moisissure peuvent en venir à bout. Deux contraintes : le choix des couleurs est réduit aux pigments minéraux (car la matière première est la chaux) et surtout le peintre doit travailler vite, car la peinture sèche au fur et à mesure. Pas question de se corriger ou d’esquisser des formes générales en voulant revenir sur les détails plus tard. Il faut avancer sans retour en arrière et sans possibilité de se tromper. Cela suppose une bonne organisation et de la dextérité.
Les peintures les plus célèbres sont celles du choeur :
La cène avec Judas de l'autre côté de la table. Les plissés en éventail, à la fois graphiques et virevoltants sont une caractéristique du peintre de Vic, ainsi que les visages avec les petites pommettes rouges.
Arrestation du Christ (les soldats sont à gauche) et le baiser de Judas.
L'entrée du Christ à Jérusalem le jour des Rameaux avec cette célèbre mule en chaussons et à oreilles pointues. Les partisans du nouveau prophète couvrent le sol de leurs manteaux et agitent des palmes un peu champignonnesques.
C'est pas beau tout ça ?
Les fresques datent du XIIe siècle, en plein art roman, tout
comme celles de Saint-Savin-sur-Gartempe.
À gauche, intrados de l'abside du choeur avec un séraphin (un séraphin est un ange à six ailes, c'est ce qui se fait de mieux). Regardez, les couleurs sont éclatantes. Et à droite, bien reconnaissable pour s'être fait crucifié à l'envers, Saint Pierre.
Si vous êtes Parisiens, vous avez de la chance : une copie se trouve à la Cité de l’Architecture.
Voilà. Je m'absente pour deux semaines, je vous ai programmé des billets de poésie. Laissez des commentaires partout !
Belles photos et bon reportage... Les couleurs ressortent bien !
RépondreSupprimerAmuse-toi bien durant ces deux semaines !
Bise
Oui cet appareil assure pour le rendu des couleurs, c'est un plaisir.
SupprimerSincèrement, sans tes explications, je n'aurai sans doute pas pris le temps de m'arrêter sur ces peintures. Mais l'aspect technique que tu abordes est bien intéressant !
RépondreSupprimerJe te ferai un petit cours gratuit sur la technique de la fresque ! C'est passionnant.
SupprimerMerci pour les explications! Je connais bien les fresques de Vic, je ne m'en lasse pas (du pain perdu de l'auberge la Berriaude, juste à côté, non plus...). Il faut souhaiter que l'église de Nohant sera bientôt ouverte au public. J'espère que tu as visité le château de Sarzay?
RépondreSupprimerNon, seulement depuis le bord de la route.
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