Louise Labbé, Sonnet VIII
Je vis, je meurs ; je me
brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant
froidure ;
La vie m’est et trop molle et
trop dure ;
J’ai grands ennuis entremêlés de
joie.
Tout à un coup je ris et je
larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment
j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il
dure ;
Tout en un coup je sèche et je
verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me
mène ;
Et quand je pense avoir plus de
douleur,
Sans y penser je me trouve hors
de peine.
Puis quand je crois ma joie être
certaine
Et être au haut de mon désiré
heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Il me remet en mon premier malheur.
Goujon, Relief provenant de la fontaine des Innocents, 1549, Musée du Louvre. |
Je m'absente, je vous laisse en poésie avec des extraits de l'Anthologie de la poésie française du XVIe siècle,
Gallimard, 2005.
Ca me rappelle des souvenirs de fac à la Sorbonne ça... Booum, je viens de vieillir d'un coup ! :)
RépondreSupprimerJamais eu la chance d'étudier ça, moi !
SupprimerJe ne connais pas l'auteur mais je pense que ça pourrait m'intéresser d'en lire plus
RépondreSupprimerUne poésie que je savais par coeur, à l'époque....
RépondreSupprimerJe connaissais de nom, mais grâce à l'anthologie j'ai un peu découvert.
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