Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles et À travers le miroir, 1865 et 1871,
traduit de l’anglais par Henri Parisot.
Je viens de relire ces deux
romans, dont je gardais un souvenir confus et pas forcément enchanté.
Alice au pays des merveilles relate le voyage le plus connu d’Alice
au pays du Lapin blanc, du dodo, du Lièvre de Mars et du Chapelier, de la Reine
rouge qui coupe la tête à tout le monde et des soldats en carte à jouer. Notons
que pendant ce temps Alice rapetisse et grandit, rapetisse et grandit… Elle
suit un chemin et arrive à une maison, puis un autre chemin et arrive à
ailleurs, cela m’a vaguement rappelé les romans de Chrétien de Troyes où le
chevalier va d’aventure en aventure en suivant le sentier dans la forêt. Il est
vrai que les rencontres d’Alice sont peu ordinaires et franchement remarquables.
J’ai aimé toutes ces créatures au babil totalement inconsistant, mais plein
d’esprit et d’humour, alors qu’Alice m’a plutôt tapé sur les nerfs (le côté
jeune fille modèle sans doute). Je reconnais que ce dernier sentiment n’est pas
entièrement justifié, vu qu’Alice se montre souvent maligne, voire inquiétante,
avec ses interlocuteurs.
Nounou, faisons semblant d’être, moi une hyène affamée, et vous un os !
Dans À travers le miroir, Alice passe de l’autre côté du grand miroir
suspendu au-dessus de la cheminée et découvre un monde où tout se passe à
l’envers (où l’on distribue les parts de gâteau avant de les découper). Elle y
joue une gigantesque partie d’échecs dans un paysage parcouru par des
cavaliers, des reines, Humpty Dumpty, etc.
Certaines rencontres sont particulièrement réussies, mais le récit manque un
peu de suivi à mon goût.
Mon récent séjour à Oxford m’a
donné envie de relire Alice. Lewis
Carroll était professeur de mathématiques à Christ Church et Alice était la
fille du doyen. Une boutique permet d’acheter du chocolat qui fait changer de
taille et plein d’autres choses.
En photographie : les vitraux du
réfectoire de Christ Church avec les personnages d’Alice (samedi billet
consacré à ce college).
Le Professeur de Larcin était un vieux
congre qui venait une fois par semaine. Lui, il nous enseignait la technique du
Larcin, ainsi qu’à Escroquer d’après nature et à Feindre à la Presque. »
« Qu’est-ce que c’est que Feindre à la Presque ? »
demanda Alice.
« Ma foi, je ne saurais vous
en faire moi-même la démonstration, répondit la Tortue « fantaisie »,
car je ne simule pas assez bien pour cela.
Avis aux hellénistes distingués (et aux autres) qui s'esquintent la vue sur le dico grec-anglais Liddell-Scott : Liddell était le papa d'Alice...
RépondreSupprimerExact ! La fine fleur de l'intelligence était là !
SupprimerJe ne sais pourquoi mais je ne supporte pas cette histoire qui est un immense classique. Alice me paraît d'une bêtise qui me fait sortir de mes gonds. mais bon, chut, je n'ai rien dit.
RépondreSupprimerJe comprends tout à fait ! Je pense d'ailleurs que j'étais comme ça lors de ma 1e lecture. Maintenant, je sépare mieux Alice (qui effectivement me tape sur les nerfs) du bestiaire fantastique et de l'humour de la langue. En revanche, je trouve que ça manque de construction narrative.
SupprimerJe n'ai pas le souvenir d'une lecture enchantée non plus.
RépondreSupprimerL'image enchantée provient beaucoup de Disney, le livre est plus sérieux.
SupprimerJe dois encore lire "De l'autre côté du miroir", j'ai hâte !
RépondreSupprimerUn peu moins construit du point de vue de la narration, mais la réflexion sur la langue va plus loin. À tester.
SupprimerMon beau-père et mon homme m'ont fait découvrir ce week-end une adaptation du conte par Oxmo Puccimo et Ibrahim Maalouf en musique. Du coup, j'ai bien envie de me replonger dans le conte... Mais pas dans la version adaptée pour enfants que j'ai à la maison !
RépondreSupprimerLes adaptations sont sûrement plus agréables et ludiques que la vraie version, qui est assez ardue. Ça vaut le coup de le relire à plusieurs reprises je pense.
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