La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 10 janvier 2015

Humeur de Gemälde

Après quelques années d’histoire de l’art, on est tout excité à l’idée d’aller  enfin à la Gemäldegalerie !
Il est pourtant un peu délicat de se repérer dans les musées de Berlin qui ont eu le temps de changer plusieurs fois de noms et de bâtiments au fil des années, mais en l’occurrence il s’agit du musée de peinture moderne (c’es-à-dire d’avant le XIXe siècle) - si vous n'aimez pas ça, fermez les yeux.


 Une Adoration des mages par Albrecht Altdorfer. Je pense que tout le monde comprend l'expression "la science des lumières", parce que là, c'est du grand art. La Lumière émane du petit enfant et vient éclairer la nuit des bergers. Joseph cache sa bougie par peur de le réveiller ou pour constater / voir / faire voir le miracle. Dans le paysage à l'arrière-plan, la lune et les étoiles éclairent des figurent. Et tout est si tranquille !


Un Botticelli au titre si simple, Vierge à l'enfant et des anges (1447), pour la beauté et la sérénité des visages.

B. Campin dit le Maître de Flémalle, Portrait d'homme, 1430-40.
Splendide "célaça" pour qui a fait de l'histoire de l'art. Ce portrait hyper réaliste de toute petite taille est saisissant: les détails des rides, l'ombre du poil qui repousse, le détail du col en fourrure. Gloire à la peinture à l'huile !
La Gemäldegalerie possède plusieurs tableaux flamands de la Renaissance, mais la plupart des tableaux sont recouverts par une vitre magnifiant les reflets et rendant les photos impossibles.


Une nature morte de P. Claesz (vers 1635), un artiste représenté au Louvre. On ne s'y trompe pas, cette toile est très construite: le jeu des vides et des pleins, le verre à moitié empli de liquide pour donner au peinture tous les jeux de lumière possibles sur le verre et sur le liquide, la coupe renversée, le double jeu de reflets métalliques entre la coupe et le plateau, les objets en surplomb qui viennent à l'avant du spectateur et une minuscule olive verte. Le tout dans une gamme restreinte de couleurs.

P. Codde, Homme à la montre, vers 1633-34.
 Il est beau et fier ce riche bourgeois ! Je montre ma belle collerette, mes manches en dentelles, ma montre, ma bague et mon beau costume noir. Si vous avez lu l'ouvrage de Pastoureau sur la couleur noir, vous reconnaissez là à quel point l'usage du blanc et du noir relève de l'ostentation.

J. A. Escalante, Un ange éveille le prophète Elias, 17e siècle
 J'ai aimé la douceur de ce tableau, la très grande élégance de l'ange, avec les reflets blancs de sa robe rose, la nature rêveuse du ciel mal défini, de ce jardin de paix.



Luca Giordano avec Saint Michel terrassant Satan (vers 1663) avec un archange bien gracieux posé légèrement sur un magnifique démon. C'est un grand tableau et on a l'oeil à hauteur de cette bouche grande ouverte et de ces membres désarticulés.

P. Koninck, Paysage hollandais, vers 1655-60
 Parce que j'ai aimé l'étagement des plans jusqu'à l'horizon.

Q. Massys, Marie Madeleine vers 1525
Très beau visage d'une femme toute simple en plein recueillement, aux mains élégantes, au voile transparent, dont les larmes coulent sur le visage.

 Le musée conserve plusieurs tableaux d'Albrecht Dürer, de Rembrandt, de Vermeer, tous magnifiques, tous recouverts d'une vitre. Il faudrait que je vous fasse un billet à partir des photos piquées sur internet...

2 commentaires:

N’hésitez pas à me raconter vos galères de commentaire (enfin, si vous réussissez à les poster !).