Raymond Chandler, Adieu, ma jolie, première publication
1940, traduit de l’américain par Geneviève de Genevraye, texte revu par Marcel
Duhamel, Renée Vavasseur et Cyril Laumonier (édition Quarto Gallimard).
Le détective Philip Marlowe
assiste à une empoignade sur le trottoir d’en face. Au lieu de tourner les
talons, il entre et assiste à un meurtre. Il est à craindre que la police se
fiche un peu de la mort d’un nègre, mais pendant ce temps, notre héros furète.
Il se fait aussi assommer alors qu’il est chargé de protéger un client. Et puis
la situation se complique singulièrement. Gare à ne pas laisser la piste
criminelle se brouiller par des intrigues mineures comme un trafic de drogue ou
une corruption de policiers ! Gare aussi aux blondes superbes qui boivent
le whisky comme de l’eau. Enfin, la technique consistant à chercher les ennuis
peut entraîner quelques séquelles physiques.
Même dans Central Avenue, qui est loin d’être la rue la moins excentrique du monde, il passait à peu près aussi inaperçu qu’une tarentule dans un plat de crème.
J’aime décidément Chandler. Les
intrigues ont l’air de partir au fil de l’eau, mais se révèlent finalement bien
tenues, par une multitude de détails et de personnages secondaires. Le roman
dresse un roman de Los Angeles bien particulier : villas au bord du
Pacifique, bars réservés aux noirs, flics désabusés, cigarettes et alcool. Et
par dessus tout l’humour ! Un humour froid et ironique pique le narrateur
et les différents personnages, dressant le portrait d’un Philip Marlowe
délicieusement désabusé. Le ton est souvent incorrect envers les normes
établies, le narrateur déteste virilement tous les porteurs de foulard lilas,
mais sait reconnaître une tenue d’après-midi chez une femme riche. Tout est
dans le détail.
Ses paroles flottaient dans
l’air, comme de la fumée dans une pièce close. Ses lèvres restèrent
entrouvertes après qu’elle les eut prononcées. Je les laissai flotter. Le rouge
fonça sur ses joues.
Comme toi j'aime Chandler et son ton souvent rude et qui appelle un chat un chat.
RépondreSupprimerAh quand on écrit le nom de Chandler, on est sûr de te voir dégainer plus vite que ton ombre !
SupprimerMerci Nathalie pour le lien sur Chandler et Hammett qui promet d'être passionnant.
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