Anton Tchekhov, Le Moine noir, traduit du russe par Léon
Golschmann et Ernest Jaubert, paru en 1894, édité en France aux éditions de
L’Herne.
Il s’agit d’une grande nouvelle
aux couleurs fantastiques.
Le héros, André Kovrine, est
philosophe et a les nerfs fragiles. Il part passer l’été à la campagne chez un
ami horticulteur doté d’une charmante fille, Tania. Tout s’annonce idyllique,
mais la légende d’un moine noir apparaissant mystérieusement vient ruiner sa
raison et sa santé.
Serov, Tchekhov, 1903, Wiki. |
J’ai plutôt apprécié la peinture
de la vie à la campagne, dans cette grande maison rurale. Le jardin a deux
faces contraires, l’une bucolique et même merveilleuse, avec des arbres
extraordinaires, et l’autre presque gothique, portant à la mélancolie. Les
allers retours entre ces deux jardins sont des plus efficaces. L’idée initiale,
quant à la légende du moine noir apparaissant comme un mirage, me semblait
prometteuse, mais j’avoue avoir été déçue. J’attendais un récit laissant plus
de place au surnaturel ou au gothique (à la Edgar Allan Poe), mais Tchekhov a
choisi la voie du fantastique psychologique, dans la lignée de Maupassant –
c’est la raison de Kovrine qui est en cause. L’alternative qui s’offre à lui
m’a en outre paru peu originale et un peu bateau.
Il me semble que la langue de
Tchekhov a manqué de la précision nécessaire à un tel projet. Il exploite
finalement assez peu le décor qu’il prend le temps de dresser avec tant de
soin. Peut-être que j’espérais un bon gros roman russe dans une grande
maison ?
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