La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mercredi 18 février 2015

Une telle mélancolie imprégnait ce paysage qu’il inspirait l’envie de composer des ballades.

Anton Tchekhov, Le Moine noir, traduit du russe par Léon Golschmann et Ernest Jaubert, paru en 1894, édité en France aux éditions de L’Herne.

Il s’agit d’une grande nouvelle aux couleurs fantastiques.
Le héros, André Kovrine, est philosophe et a les nerfs fragiles. Il part passer l’été à la campagne chez un ami horticulteur doté d’une charmante fille, Tania. Tout s’annonce idyllique, mais la légende d’un moine noir apparaissant mystérieusement vient ruiner sa raison et sa santé.

Serov, Tchekhov, 1903, Wiki.
J’ai plutôt apprécié la peinture de la vie à la campagne, dans cette grande maison rurale. Le jardin a deux faces contraires, l’une bucolique et même merveilleuse, avec des arbres extraordinaires, et l’autre presque gothique, portant à la mélancolie. Les allers retours entre ces deux jardins sont des plus efficaces. L’idée initiale, quant à la légende du moine noir apparaissant comme un mirage, me semblait prometteuse, mais j’avoue avoir été déçue. J’attendais un récit laissant plus de place au surnaturel ou au gothique (à la Edgar Allan Poe), mais Tchekhov a choisi la voie du fantastique psychologique, dans la lignée de Maupassant – c’est la raison de Kovrine qui est en cause. L’alternative qui s’offre à lui m’a en outre paru peu originale et un peu bateau.

Il me semble que la langue de Tchekhov a manqué de la précision nécessaire à un tel projet. Il exploite finalement assez peu le décor qu’il prend le temps de dresser avec tant de soin. Peut-être que j’espérais un bon gros roman russe dans une grande maison ?

Merci aux éditions de L’Herne et à Babelio pour cette lecture. L'avis de Cécile.


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