Jeanette Winterson, Les Oranges ne sont pas les seuls fruits,
traduit de l’anglais par Kim Trân, parution originale 1985.
La narratrice raconte son enfance
en Angleterre auprès d’une mère pentecôtiste qui combat le Diable et les
voisins sans guère de nuances. Elle est destinée à être missionnaire dès sa
naissance et a un peu de mal à s’intégrer à l’école (sans blague !). Le
livre raconte aussi son adolescence et son départ de la famille.
Il s’agit d’une autobiographie
romancée pleine d’humour. Ce récit avait tous les ingrédients pour être
sinistre, décrivant l’enfermement d’une enfant au milieu d’exaltés, mais est au
contraire plein de vie et d’anecdotes savoureuses, car en dépit de ses
principes rigides, la mère est aussi humaine. La narratrice adopte un ton
tantôt naïf, retranscrivant sans distance les croyances et les mythologies
bibliques, tantôt décalé, se moquant gentiment des chanteuses au tambourin qui
envahissent les rues au moment de Noël.
Le Rapport sur les missionnaires était pour moi une affaire de la plus haute importance parce que notre repas de midi en dépendant. Si tout se passait bien, s’il n’y avait pas eu de morts et si l’on avait fait beaucoup de nouveaux convertis, ma mère mettait un rôti au four.
T. Roussel, Fille lisant, 1886-1887, Londres, Tate Britain, M&M |
Un moment très drôle : la
petite fille a appris à reconnaître les animaux dans le Deutéronome, parmi la
liste des animaux interdits à manger. À l’école, elle ne dessine donc pas des
chatons ou des poneys, mais des crevettes. Cela finit par inquiéter
l’institutrice.
Autre clin d’œil : La mère a
donné Jane Eyre à sa fille. Enfin, Jane Eyre dont la fin a été modifiée en
accord avec ses convictions, pour soutenir le travail des missionnaires.
Le récit s’interrompt quelquefois
pour des paraboles bibliques ou arthuriennes, aux couleurs de contes de fées.
Cela m’a un peu déroutée, même si certains passages sont pleins de poésie.
Elle disait que les deux dames
étaient des marchandes de Passions contre Nature. J’ai cru qu’elle voulait dire
qu’elles mettaient des produits chimiques dans leurs bonbons.
je note, je cris que cela e=me plaira
RépondreSupprimerUn autre de ses livres a eu du succès, il s'agit de quelque chose comme "pourquoi être heureux quand on peut être écrivain" (ou un truc du genre), que je lirai sûrement.
SupprimerJe ne l'ai pas encore lue mais je sais qu'elle est un sacré personnage.
RépondreSupprimerOui, en effet, elle est bien connue en GB.
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