La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 11 avril 2015

Peintures de guerre

J’ai visité cet hiver l’exposition des Invalides consacrée aux représentations contemporaines du front de la Première guerre mondiale, Vu du front. Le catalogue est excellent. Il y est question des artistes professionnels recrutés pour fournir des images contrôlées à la presse (et à partir du moment où une campagne se met en place en faveur de l’entrée en guerre des États Unis, cela a de l’importance), des artistes engagés comme simples soldats qui photographient et qui dessinent, des débuts de cette photographie de guerre, des artistes trop âgés pour s’engager. Comment représente-t-on une guerre quand elle s’enterre ? les bombardements, la pluie de feu, la mort anonyme ? Autant de questions passionnantes.

Comme je ne peux décemment pas vous scanner tout le catalogue, voici quelques peintures…
Cornelius, Percutants. Champagne 1917, Péronne, Historial de la grande guerre, M&M
Un essai pour représenter le souffle du bombardement avec ces silhouettes schématiques cassées qui volent en éclat. Des lignes noires un peu rudes et de grands aplats de couleur.

Devambez, Avions fantaisistes, 1911-1914, Beauvais, musée départemental de l'Oise, M&M
Autres nouveautés de cette guerre : le rôle de l'aviation, les vues aériennes et la nécessité de dresser des cartes du territoire vu à la verticale. Bien sûr, le peintre ne dessine pas dans l'avion, alors il reconstitue.
Hermann-Paul, 1915 Janvier. Tranchées, lavis et encre de chine,
 Bibliothèque de documentation internationale contemporaine de Nanterre, M&M
Représenter une guerre où les soldats sont enterrés sans rien voir de l'ennemi et où le soldat est une silhouette glacée.

Horovitz, Batterie de montagne sur le Monte la Gusella, 1917, Vienne, Heeresgeschichtlisches museum, M&M
Ici, merveille de couleurs pour représenter les combats italiens en pleine montagne (on est loin des tranchées).

Moreau, Nappe de gaz Verdun, 1916, Bibliothèque de documentation internationale de Nanterre, M&M 
Et la mort par gaz, qui dilue tout, les formes, les couleurs, le souffle, la vie.

Vallotton, Le Cimetière militaire de Châlons, 1917, Bibliothèque de documentation internationale de Nanterre, M&M
Les nouveaux paysages.
Vallotton, Verdun, Tableau de guerre interprété, 1917, Paris, Musée de l'armée, M&M
Encore Vallotton, qui use de la modernité esthétique (on est quelques années avant le Manifeste du futurisme) pour représenter non une scène réelle, mais une scène imaginaire où des fuseaux lumineux et colorés traduisent le feu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N’hésitez pas à me raconter vos galères de commentaire (enfin, si vous réussissez à les poster !).