Niels Ackermann, L’Ange blanc. Les enfants de Tchernobyl sont
devenus grands, photographies prises entre 2012 et 2015, préface d’Andreï
Kourkov traduit du russe par Paul Lequesne, texte de Gaetan Vannay, édité en
France aux éditions Noir sur blanc.
Un livre de photos très
intéressant.
La ville de Slavoutytch (Ukraine)
a été construite en 1986 pour loger les ouvriers chargés de travailler à la
centrale de Tchernobyl. Décidée par l’URSS, décidée à prouver qu’elle était
parfaitement capable de faire face, la ville a surgi dans les bois. Toutes les
« républiques sœurs » ont été amenées à contribuer en envoyant
architectes et matériaux. Les salaires y étaient attractifs et le discours bien
rodé. Les jeunes travailleurs sont venus s’y installer. Las ! Chute du
mur.
Photo provenant du site du Temps. |
Slavoutytch est dorénavant une
ville où rien ne se passe. Aucune activité économique à part la centrale. Rien
à faire à part le sexe, l’alcool et la drogue. Le photographe Niels Ackermann a
suivi plusieurs jeunes de la ville pendant quelques années. Il montre leur vie
et le vide de leur vie. La ville la plus jeune d’Ukraine est face à une absence
totale d’avenir et consomme vodka et drogues en quantité, substances qui
causent plus de décès que la radioactivité. Cette population très jeune se
décrit comme des zombies. Slavoutytch ne suscite aucun intérêt – les regards se
portent uniquement sur Tchernobyl, pas sur ceux qui construisent jour après
jour le sarcophage de béton et qui surveillent les installations.
Sur les photos, on voit ces
jeunes gens baiser, boire, fumer, jouer… dans les bois tout proches ou dans des
intérieurs qui n’ont effectivement pas bougé depuis les années 80. Les images
montrent comment cet Eldorado économique recèle également un vide fascinant.
Les habitants vivent en proximité immédiate avec le monstre nucléaire et tournent
en rond.
Photo provenant du site du Temps. |
Je suis très heureuse d’avoir pu
livre ce livre avant de me lancer cet été dans La Supplication de Svetlana Alexievitch.
Un bémol : le format du
livre est peu adapté à l’édition de photographies, car les clichés s’étalent
sur deux pages et sont coupés par la reliure.
Vous pouvez voir le reportage sur le site du
Temps. Merci à Babelio et à Noir surblanc pour cet envoi.
Fascinant, je vais aller voir l'article :)
RépondreSupprimerÇa vaut le coup, le reportage révèle vraiment tout un monde !
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