Corée des villes, Corée des champs, anthologie de nouvelles parues
originellement entre 1999 et 2008, traduites du coréen par Kim Jeong-yeon et
Suzanne Salinas et éditées chez Decrescenzo.
Un recueil pour découvrir un
petit bout de la Corée. Ces nouvelles mettent en scène un entre-deux :
comment se côtoient la Corée de Séoul et de la grande ville et celle des
campagnes, mais surtout comment se côtoient les différentes générations.
Une tante âgée vient rendre
visite à son neveu et réalise un dernier voyage avant de mourir, elle raconte
aussi certains épisodes de sa jeunesse. Un fils vient rendre visite à son père
vieillissant et découvre comment ses parents sont devenus ces personnes
acariâtres. Une femme au foyer étudie sa nouvelle voisine tout en
s’interrogeant sur sa santé mentale. Un homme rend visite à un ami à la
campagne (une campagne vraiment très bizarre). Un homme raconte son enfance
dans une boulangerie-pâtisserie – comme le quartier a changé en peu de
temps ! Le dernier récit met en scène une jeune femme qui travaille comme
guide dans une grotte artificielle (pour faire découvrir la spéléologie aux
enfants c’est quand même plus pratique qu’une vraie grotte) et qui vit dans un logement
minuscule.
Vue de Séoul en 1930. Wikipedia. |
Comme souvent dans les romans
asiatiques, je fais l’expérience d’un univers proche et lointain à la fois. Les
soucis des paysans sont les mêmes partout, l’individualisme et l’anonymat des
villes également, mais toutes les références nous sont étrangères. Les
narrateurs s’interrogent dans ces récits sur ce qui les relie encore, ou non, à
leurs parents, ou à leurs grands-parents, ou même à leur jeunesse. Un monde
très clivé où la Corée ancienne semble une carte postale aussi bien à nous,
lecteurs occidentaux, qu’aux habitants des villes.
Puis elle se mit à chanter. Avec
le bruit des vagues, on ne l’entendait guère. En tendant l’oreille, je reconnus
La colline de la rivière où chantent les
oiseaux. Sa voix frayait un chemin, fine et verte comme de la ciboulette,
mince comme du piment rouge râpé, avant de disparaître dans le vent sans
laisser de trace.
Lire le monde pour la Corée. Des femmes écrivains (Jong Jia, Ha Songnan, Kim Mi-wol).
Un petit éditeur qui mérite d'être connu.
RépondreSupprimerC'est aussi à cela que servent les festivals du livre, malgré le mal que l'on en dit.
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