Dino Buzzati, L’Image de pierre, traduit de l’italien
par Michel Breitman, parution originale 1959.
Une fable sur la science.
Un professeur d’électronique se
voit proposer une mission ultra secrète par le ministère de la Défense.
Tellement secrète qu’on ne lui dit pas de quoi il s’agit. Il accepte pourtant
et c’est le début d’un long voyage en voiture vers la montagne pendant lequel
sa femme et lui essaient de deviner de quoi il s’agit, à partir des rumeurs
transmises par les militaires chargés de les conduire. Une fois sur place, en
compagnie de deux autres savants, ils comprennent…
C’est une fable où la science a
tout pouvoir. Des ingénieurs ont créé… quelque chose que je ne vous dévoilerai
pas… à la limite de l’éthique, trichant quelque peu avec les attendus
strictement militaires du projet. Ils affrontent Dieu et commettent bien sûr le
pêché d’hybris, mais font face
surtout à leurs faibles sentiments humains, incapables de résister à l’amour, à
la beauté et à la puissance de la mort.
C’est un livre court qui se lit
rapidement. Un climat très étrange s’installe rapidement, confinant à
l’absurde. On est dans un univers clos et fantastique, mais la machine dont il
est question ne relève pas que de la technique, elle est désespérément pleine
d’humanité. Pas ici de monstre froid ou de scientifique sans âme, tout ce petit
univers est au contraire plein de vie et de désirs.
Une lecture étonnante.
A. Magnelli, Pierres n° 2, 1932, Musée des beaux-arts de Marseille, M&M |
Buzzati sur le blog : Le K, recueil de nouvelles et Montagnes de verre, recueil de textes sur la montagne et l'alpinisme.
Je salue comme il se doit cet article sur mon écrivain préféré. J'ai lu L'image de pierre, et aussi Le K et aussi Montagnes de verre.
RépondreSupprimerJ'avais beaucoup aimé Montagnes de verre, alors que certaines nouvelles du K m'avaient mise franchement mal à l'aise.
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