Deux pièces de théâtre
québécoises qui abordent le sujet des conséquences de l’engagement militaire
des hommes sur la société québécoise et les transformations du mode de vie des
familles. Elles sont également toutes les deux ancrées dans un milieu
populaire, ouvrier, et font entrer le peuple d'aujourd'hui (à leur époque d'écriture) sur la scène théâtrale. Leur langage est
particulièrement savoureux à nos oreilles.
Marcel Dubé, Un simple soldat, pièce conçue pour Radio Canada en 1957.
Nous suivons une modeste famille
de Montréal au fil des années. C’est l’histoire de Joseph, le fils bon à rien
qui aurait voulu s’engager dans l’armée – mais hélas la paix (celle de 1945)
vient d’être signée – et qui revient parmi une famille qui ne veut pas de lui.
C’est un rebelle, qui a soif d’aventures et qui n’a aucune envie de prendre le
traintrain quotidien. Le père usé par le travail est indulgent pour la folie de
son fils, mais la belle-mère est plus terre à terre. Les différents enfants hésitent
quant au chemin à suivre, entre le travail, le mariage, les chagrins divers. La famille va peu à peu se déliter tandis que le
joyeux et égoïste Joseph erre de lieu en lieu, chassé par les uns et les
autres, ceux qui se réclament d’une vie réaliste et sans bonheur et qui ne
savent pas quoi faire des héros de guerre avortés.
C’était à l’origine une pièce
radiophonique, elle contient donc de très nombreuses chansons.
Enlève ta vareuse, remonte tes manches
de chemise, fais quelque chose !... Toi, t’es jeune, ta vie commence… moi,
je la recommencerai plus jamais.
Photo prise à Fort Péninsule en Gaspésie. Installation destinée à protéger le Saint-Laurent contre les incursions allemandes. |
Gratien Gélinas, Tit-Coq, 1948, pièce de théâtre.
Tit-Coq est un soldat, lui aussi
pendant la Seconde guerre mondiale. Il est orphelin, enfant de la charité, et
quand il rencontre Marie-Ange, il tombe immédiatement amoureux, d’elle, mais
aussi de toute sa famille. C’est enfin la perspective de rompre la chaîne de la
solitude, de faire naître un enfant au milieu des parents et grands-parents.
Hélas ! La guerre éloigne les êtres, même ceux qui s’aiment.
C’est une pièce très touchante,
qui n’a pas tellement vieilli. Tit-Coq est un personnage attachant, qui décrit
parfaitement sa solitude et sa vie sans famille, dans un monde où la cellule
familiale reste l’unité de base de la société. Les portraits des femmes sont
également réussis, sommées d’être vierges, fidèles, mariées et sages,
obéissantes à la volonté des pères, frères et maris.
Là-dessus, on va passer manger.
Si tu te gênes à table, tu vas repartir maigri ; mais si tu n’attends pas
qu’on t’en offre, tu vas prendre du ventre. La mère Desilets, c’est pas elle
qui a inventé le téléphone, mais, pour la mangeaille, elle est dépareillée.
Il te reste encore des lectures québécoises? Je recommence à ramasser?
RépondreSupprimerJ'ai encore du stock, ne t'inquiète pas. Je n'avance pas très vite.
SupprimerD'accord. :-)
SupprimerJ'aime le théatre québécois mais je n'ai pas encore lu ces deux auteurs :-)
RépondreSupprimerApparemment, ces pièces sont des standards (mais avant qu'une Québécoise ne me les mette dans les mains je n'en avais jamais entendu parler).
SupprimerJe ne connais pas du tout le théâtre québécois. Je note pour découvrir.
RépondreSupprimerCe sont mes grands débuts également.
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